Ce sujet qui ne fait référence à aucun passage des évangiles est issu d'un poème latin médiéval. Il est souvent considéré comme l'expression d'une nouvelle forme de piété, plus empathique et émotive, caractéristique de la fin du Moyen Âge.
Le thème de la Mater dolorosa s'inscrit aussi dans l'explosion de la dévotion mariale promue par l'ordre des Frères mineurs (franciscains). La fête qui y est associée est celle de Notre-Dame des douleurs, objet d'une dévotion particulière qui s'instaure à la fin du XVe et au début du XVIe siècle dans la théologie de la Contre-Réforme.
Elle se tint là, la mère endolorie
Toute en larmes, auprès de la croix ,
Alors que son Fils y était suspendu.
Son âme gémissante,
Désespérée et souffrante,
Fut transpercée d'un glaive.
Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Christ
Endurer si grand supplice ?
Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
La Vierge Marie défaille et s'évanouit. À la douleur collective des amis réunis pour la déploration se substitue le désespoir solitaire et inconsolable de Marie qui tient pour la dernière fois son fils dans ses bras, avant de le remettre à Joseph d'Aramithie et Nicomède pour qu'ils procèdent à la sépulture.