Le Vendredi saint commémore la Passion et la mort du Christ sur la Croix. Selon les Évangiles, Jésus comparaît devant Pilate. Il est condamné et, chargé de sa croix, il monte vers le lieu de son supplice.
Après la flagellation, le condamné était souvent obligé de porter la traverse de sa propre croix, ou patibulaire, jusqu’au site de l’exécution. Jésus aurait porté son patibulaire sur une distance d’au moins 200 mètres. Dans un état de faiblesse et de tourments, il n’est pas surprenant que Jésus ait eu besoin de l’aide de l’assistance. Une fois que le condamné arrivait sur le site de l’exécution, le patibulaire était posé sur le sol et le condamné devait s’y allonger.
Condamné à mort, Jésus doit porter sa croix pendant la montée au Golgotha où il est ensuite crucifié. Certains moments particuliers de cette montée au calvaire, comme l'aide apportée par Simon le Cyrénéen ou le moment où sainte Véronique essuie le visage du Christ, sont fréquemment représentés.
Matthieu 27,
32 En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus.
Marc 15,
21 et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs.
Luc 23,
26 Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus.
L’épisode du Voile de Véronique (Vera Ikon – image vraie en grec) n’apparaît pas chez les Evangélistes mais dans l’évangile apocryphe de Nicomède au Vème siècle.
Selon la tradition, Véronique est une des Saintes Femmes qui accompagnèrent le Christ dans sa montée au Calvaire. Elle aurait essuyé la face du Christ, ou, selon d’autres récits, c’est le Christ lui-même qui aurait appliqué le voile sur son visage ensanglanté. Véronique, reprenant le linge, découvrit alors que le visage du Christ s’était imprimé sur celui-ci.
Des clous de 20 cm de long et de 1 cm d’épaisseur étaient enfoncés dans les poignets. Les clous devaient toucher la zone du nerf médian, causant des douleurs dans le haut des bras jusqu’aux épaules et au cou. La position du corps cloué rendait la respiration et l’expiration très difficiles. Ayant été fouetté, battu et ayant cheminé en portant le patibulaire, Jésus selon les écrits était extrêmement faible et déshydraté. Il perdait sans doute de grandes quantités de sang.
Les évangiles synoptiques précisent que la croix comportait sur un écriteau la mention « Le roi des Juifs ». Dans l'Évangile selon Jean, l’inscription est « Jésus le nazaréen, roi des Juifs » (INRI). Il est précisé que c'est Pilate qui a rédigé cette inscription, en hébreu, en latin et en grec ancien.
Luc 23
36 Les soldats aussi se moquaient de lui ; ...
37 en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
38 Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
Jean 19
20 Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec.
21 Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs”. »
22 Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »
On menait aussi deux autres, des malfaiteurs, pour être exécutés avec Jésus. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. (Luc 23, 32 - 33)
La tradition nous a conservé le nom des deux larrons, Gesmas pour le mauvais, et Dismas pour le bon larron . Ce nom signifie «Celui qui a du cœur ». Anne-Catherine Emmerich apporte dans ses révélations un certain nombre de détails. Dismas était le fils d'une famille de brigands. Durant la fuite en Egypte, la sainte Famille fut accueillie par les parents de Dismas alors qu'enfant il était atteint de la lèpre. Dismas fut guéri par l'eau que la sainte Vierge avait utilisée pour laver l'Enfant Jésus, et dans laquelle la mère de Dismas plongea son enfant. Ce miracle se reproduisit d'une manière spirituelle sur la croix quand, par son propre sang, Jésus purifia Dismas de la lèpre du péché.
Le bon larron est toujours à la droite du Christ : il est jeune et imberbe et tourne son visage vers Jésus. Le méchant est à gauche, grimace, et tourne ses yeux vers le sol.
Luc 23
39 L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
40 Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
41 Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
42 Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
43 Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Selon une tradition très ancienne, Longin, originaire de Cappadoce, servait dans l'armée romaine et commandait une unité en Judée. Avec ses hommes, il était chargé de surveiller la crucifixion de Jésus et reçut ensuite mission de garder son corps afin qu'il ne soit pas dérobé.
Il se serait converti à la vue des prodiges qui ont accompagné la Passion du Christ, ce qui est attesté par le récit l'évangile de Matthieu : « À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : " Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu !" » (Mt 27,54).
Jean 19, 34
33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,
34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Marc 15, 39
39 Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
La scène se passe sur une colline, le « Golgotha », ou Calvaire, ce qui signifie « le lieu du crâne ». Sur certaines représentations on voit un tel crâne au pied de la croix. Le ciel se charge de nuages et l'obscurité gagne. Des nuages s'amoncellent ou une éclipse est suggérée par la nuit qui règne.
Selon la légende, le crâne au pied de la croix est celui d’Adam qui a été enterré à cet endroit. On raconte que le bois de la croix est celui d’un arbre qui a poussé sur la tombe du premier Homme. Tous ces éléments soulignent que Jésus est le Nouvel Adam.
Marc 15
33 Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.
34 Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Matthieu 27
45 À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.
46 Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Adolphe DIDRON est l'auteur de la grande verrière de la crucifixion de l'église Saint Julien de Chevry-en-Sereine. Restaurée en 2009, cette verrière résume les épidodes de la crucifixion : les dés avec lesquels les soldats romains ont joué la tunique de Jésus, les instruments de la passion, le soleil est la lune qui traduisent le passage du jour à l'obscurité, Marie et Jean au pied de la croix.
À l’exception d’un disciple que Jean est seul à mentionner et que nous ne connaissons que par une périphrase « celui que Jésus aimait », ne se trouvent au pied de la croix que des femmes. Les hommes ont fui. « Alors tous les disciples l’abandonnant, s’enfuirent » (Mt 26,56, Mc 14,50-51), et Pierre, un peu plus tard, le renie (Mt 26,69).
L'évangile de Jean nomme ainsi les femmes présentes : Marie, femme de Cléophas, et Marie de Magdala. Marie et Jean sont donc les deux à n’être désignés que par leurs liens avec Jésus : l’un comme disciple, l’autre comme Mère.
Jean 19
25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Dans l’Antiquité, une femme était d’abord soumise à son père, puis à son mari, puis si elle le perdait, à son fils (si elle avait la chance d’en avoir un). Une veuve qui perdait son fils n’était plus rien, n’avait plus de place dans la société. Jésus ne peut ignorer cette situation, et il confie Marie, sa mère, à l'apôtre Jean.
Jean 19
26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Plusieurs versets des évangiles décrivent la présence de Marie-Madeleine au cours de l’épisode de la crucifixion et de la mise au tombeau. Jean précise même qu’elle se tenait près de la croix.
Marc 15
40 Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé,
41 qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Matthieu 27
55 Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
56 Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Jean 19
25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jean 19
28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »
29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.
30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
Lc 23,34 : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Parole prononcée immédiatement après son crucifiement entre deux malfaiteurs.
Lc 23,43 : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. adressée à un des deux larrons crucifiés au côté de Jésus, en réponse à la demande de l'un d'eux : souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume.» La tradition se souvient de lui comme du bon larron, reconnu par l'Église comme Saint Dismas.
Jean 19,26–27 : « Femme, voici ton fils ». Et à Jean : « Voici ta mère ». adressées à sa mère et son disciple Jean. Au-delà du devoir filial ainsi accompli, la tradition a perçu ces mots comme la maternité spirituelle de Marie vis-à-vis des croyants représentés par le « disciple qu’il aimait ».
Mc 15,34 et Mt 27,46 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » crié « à voix forte » en araméen Eloï, Eloï, lama sabbaqthani ?. Souffrance suprême du sentiment d’abandon : la nuit obscure de l’homme Jésus, qui pourtant cite un psaume qui s'achève sur la réhabilitation du juste – et la mort survient à la neuvième heure (trois heures de l'après-midi).
Jn 19,28 : « J’ai soif » prononcée pour que l’Écriture soit accomplie jusqu’au bout, commente l’évangéliste.
Jn 19,30 : « Tout est achevé », prononcée après qu’il eut pris cette boisson. Mission accomplie et paix retrouvée.
Lc 23,46 : « Jésus poussa un grand cri : Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Et sur ces mots il expira.