En 599, le village est le théâtre de la bataille de Dormelles. Les récits de l'événement relèvent souvent de la légende, et la seule source fiable est réduite à quelques lignes rédigées par Frédégaire, successeur de Grégoire de Tours : « La cinquième année du règne de Thierry les rois Thierry et Théodebert levèrent une armée contre le roi Clotaire, et en étant venus aux mains sur les bords de l'Orvanne non loin de Dormelles, l'armée de Clotaire fut taillée en pièces ».
Au Moyen Âge, deux seigneuries se partagent le territoire : celle de Dormelles, rattachée à l'église paroissiale, et celle de Challeau, d'une superficie de 150 hectares au XIIIe siècle, sur les communes actuelles de Dormelles et Villecerf. Cette dernière, desservie par la chapelle Sainte-Madeleine, se subdivise elle-même en deux autres seigneuries : celle de Beaumont-les-Challeau et celle du Fort.
L'ordre des templiers rachète plusieurs terres aux Montmorency à partir de décembre 1243. Ansel de Dormelles et son épouse Mathilde leur vendent seize arpents et demi de terre. Différents dons se succèdent ensuite, notamment de Raoul Le Maire et d'Adeline, son épouse.
Au XVe siècle, le village souffre beaucoup des guerres qui ravagent dans le pays. Les hospitaliers, qui succèdent aux templiers, reconstruisent les bâtiments ruinés par les attaques. Seule la chapelle des templiers est préservée et permet la pratique du culte.
Une importante manufacture de drap, créée par Antoine Lefèvre de Caumartin, compte jusqu'à 200 employés à la fin du XVIIe siècle, mais ferme au siècle suivant en raison du départ des ouvriers protestants qui ont refusé d'abjurer après la révocation de l'édit de Nantes.
source : ASPHD Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Historique de Dormelles.
Elle est très endommagée par les Anglais et les Bourguignons durant la Guerre de Cent Ans. Il ne reste rien ou presque de l'église construite aux XIIe et XIIIe siècles, la nef et le clocher sont privés de leur toiture et de leur voûte. Sa reconstruction après la guerre de Cent ans, dans le style gothique date de la fin du XVe siècle.
De plan basilical, se terminant par un chevet droit percé de trois ouvertures, elle présente la particularité de posséder un clocher carré en pierre.
Parmi les objets mobiliers, on remarquera une Vierge à l'Enfant du XIIIe siècle en bois, un groupe sculpté en pierre de la fin du XIVe siècle qui garde des traces de polychromie, la Charité Saint-Martin, et une statue de Jeanne d'Arc. Un nouveau vitrail de Jeffrey Miller et une croix ancienne de Saint-Pierre restaurée ont été inaugurés en octobre 1997 par l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique de Dormelles.
Un jour, au milieu d’un hiver très rigoureux qui avait fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu. Voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, il comprit que c’était à lui que Dieu s'adressait. Martin tire son épée, coupe son manteau en deux, et en donne la moitié au pauvre.
La nuit suivante, quand il se fut abandonné au sommeil, il vit le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait couvert le pauvre. Il est invité à considérer très attentivement le Seigneur, et à reconnaître le vêtement qu’il avait donné. Le Seigneur déclara alors qu’en revêtant le pauvre, Martin l’avait vêtu lui-même, et que, pour confirmer le témoignage qu’il rendait à une si bonne action, il se souvenait de ce qu’il avait dit autrefois : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Vitraux du chevet du 19e siècle : Le sacré-cœur de Jésus entouré de Saint Martin en évêque et de Saint Léonard, les deux saints protecteurs de Dormelles.
Vitraux de la chapelle de la Vierge : Sainte Denise et Sainte Julie. Les médaillons du haut sont du XVe siècle.
Saint Léonard est le second patron de l'église de Dormelles. Léonard vivait en ermite au VIe siècle dans la région de Limoges. Baptisé par Saint Remi, il était en faveur auprès de Clovis et il obtint du roi la permission de libérer tous les prisonniers qu'il souhaitait. La scène est illustrée dans le tableau dans sa partie gauche par le personnage enchainé.
Au centre du tableau, Léonard fait un geste vers la femme qui montre à ses pieds un nourrisson. Il s'agit d'un autre épisode de la vie du saint. Le roi chassait en forêt avec sa femme sur le point d'enfanter. L'accouchement se produisit pendant cette chasse. Le roi inquiet demande à Saint Léonard de prier pour sauver la femme et l'enfant qui survécurent par l'intervention du saint.
Un escalier à vis permet d'accéder au sommet du clocher où une énorme cloche, haute de 1m, fut installée en 1869, en remplacement de l'ancienne cloche fêlée. Elle porte l'inscription suivante :
« Florimond Ledru, conseiller général d'arrondissement pour ledit canton, étant maire et Frédéric Rabier adjoint, Vincent Leveau, Jean-Louis Venet, Michel Blanchard, Jean-Baptiste Goix et Pierre Tourte, marguilliers » Dubois Gallois et Fils, Fondeurs à Paris.
En clé de voute, les armes de la famille Le Groing, seigneur de Dormelles au XVe siècle. Guérin le Groing était conseiller du roi Louis XVI qui lui avait accordé le droit d'avoir un marché tous les vendredis et quatre foires par an sur la terre de Dormelles.
Le vitrail au-dessus du grand portail a été réalisé par le maître-verrier Jeffrey Miller grâce au concours gagné par l'ASHPD auprès du Pélerin Magazine et aux subventions du Comité Départemental du Patrimoine et de la municipalité de Dormelles.
A l'origine, la croix de Saint Pierre se trouvait à Montaigu, le point le plus haut du village (136 m). Elle été refaite à l'identique en 1997 et installée près de l'église.
Croix de saint Vincent
Croix de chemin