Chaintreaux pourrait tirer son nom du terme chaintre signifiant « limite », cette commune se trouvant en limite des seigneuries de Dordives, Mez le Maréchal, Loiret, du Boulay, de Néronville et de Villebéon.
L'église date du moyen-âge. À cette époque, la paroisse de Chaintreaux appartenait principalement à la léproserie de Néronville (près de Château-landon) ainsi qu'aux seigneurs d'Égreville. Construite entre les XIIe et XVe siècles, elle a initialement été dédiée à Saint Hubert puis à Saint Pierre et Saint Paul.
L'église est de forme classique, en croix latine, avec deux chapelles latérales. L'entrée principale se fait par le clocher-porche, construit en pierres de Souppes-sur-Loing. Son l'aspect massif laisse penser que l'église a eu un rôle défensif au cours de l'histoire, comme en attestent la présence de meurtrières aujourd'hui bouchées.
la mise au tombeau
Malheureusement amputée par le percement d'une seconde outerture, la scène reste néanmoins lisible. En arrière plan, en haut à gauche, le Calvaire et ses trois croix, celle de Jésus entouré des deux larrons. Au premier plan, le corps de jésus est posé sur une pierre, ses jambes entourées d'un linceul blanc. Autour de lui, on est occupé à préparer le corps, selon la coutume juive alors en vigueur. Nicomède est traditionnelement représenté aux pieds de Jésus. Près de lui, Marie recouverte de son manteau, et Marie-Madeleine, reconnaissable au pot de parfum qu'elle tient à la main. À leurs côtés, Saint Jean et d'autres disciples.
Fresque de Saint Eloi
A l'origine, cette scène devait occuper tout l'angle de la chapelle, mais elle a été recouverte notamment par la litre funéraire. La scène est peu lisible : au sol, on distingue un damier, trois personnages, dont un est agenouillé en prière avec un foyer et des flammes en arrière plan. Le personnage principal est auréolé. Il pourrait s'agir de saint Eloi à sa forge.
La légende rapporte qu' Hubert n'avait pu résister à sa passion un Vendredi saint, et n'ayant trouvé personne pour l'accompagner, il était parti chasser seul. Il se trouva face à un cerf extraordinaire, blanc et qui portait une croix lumineuse au milieu de ses bois.
Hubert se mit à pourchasser le cerf mais celui-ci parvenait à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l'animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert :
« Hubert ! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ? ».
Hubert, saisi d'effroi, se jeta à terre et humblement, il interrogea la vision :
« Seigneur ! Que faut-il que je fasse ? »
La voix reprit : « Va auprès de Lambert, mon évêque, à Maastricht et convertis-toi. Fais pénitence de tes péchés, ainsi qu'il te sera enseigné, Je te fais confiance, afin que mon église, en ces régions sauvages, soit par toi grandement fortifiée ».
la vision de Saint Hubert
Cette scène en bois scupté polychrome date de 1616. Elle se compose de trois parties : le cerf, à gauche, assailli par les chiens, un crucifix entre les bois. Au centre, Saint Hubert descendu de cheval, est impressioné par cette vision. À droite, des personnages plus petits, car de moindre importance. Un cavalier sonnant la corne, et un serviteur retenant le cheval d'Hubert.
Saint Pierre est reconnaissable à ses deux clés d'or et d'argent situées au dessus de la niche. Saint Paul est reconnaissable à l'épée, symbole de son martyre à Rome où il fut décapité.
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On peut apercevoir à plusieurs endroits de l'église une litre funéraire du XVIIe siècle portant les armes d'Antoine Philibert de Torcy et de son épouse Marie Françoise Élisabeth de l'Hôpital, seigneurs du pays et d'Égreville. La litre fut peinte lors du décès de celle-ci en 1694. La même litre est visible dans l'église Saint-Jean Baptiste de Chevry-sous-Bignon.
Le fait être inhumé dans une église, au plus près de Dieu, constituait un privilège qui n'était accordé qu'à la noblesse et au clergé. La pierre tombale du chevalier Jehan de Chaintreaux témoigne de cette pratique. Sur la pierre usée, on peut deviner le chevalier avec ses armes.
Les corps des différents nobles qui reposaient dans l'église ont été déterrés à la révolution. On voulait alors effacer jusqu'au souvenir de la noblesse.
La paroisse de Lagerville est étroitement liée à celle de Chaintreaux. Au Moyen Âge, elle appartenait aux Chambellan-Villebéon puis à la commanderie du Temple de Beauvais-en-Gâtinais. La paroisse disparut au cours de la Révolution, en 1795, puis le hameau fut rattaché à Chaintreaux en 1842.
L'église actuelle date du XIIIe siècle. Elle est dédiée à saint Eutrope ainsi qu'à sainte Marie-Madeleine et à saint Blaise. Une relique de St Blaise y était conservée. On venait le prier pour les affections de la gorge.
Source : François GOGLINS : documentation mise à disposition du public à l'entrée de l'église saint Pierre et Saint Paul