En 1630, l'historien du gatinais, D. Morin décrit ainsi l'ancien état de la ville :
Elle est d'une assiette assez forte et bien bâtie de belles maisons.
Il y a trois portes à cette ville : celle de Paris, du Pont de Loing et la porte d'Orléans. Aujourd'hui son vieux chateau ne présente que des ruines pittoresques et une des portes a été détruite.
Ce fut dans le château de Moret que le surintendant Fouquet resta prisonnier pendant les trois années de son procés.
Près de la ville, du côté de la Porte du pont, était un prieuré nommé Pont-Loup, dont l'église s'enorguellissait de posséder un doigt et un œil de Saint Blaise, et le chef de Saint Julien.
Vendue à la révolution, cette église sert aujourd'hui à des ouvrages profanes. Un peu plus loin, se trouvait le prieuré de St-Mamert, ou venaient porter leurs offrandes les personnes travaillées de la rage,
qui s'en trouvaient guéries.
Selon M. de Saint-Simon, il y avait un couvent dans lequel était une Mauresse inconnue à tout le monde, où elle avait été mise toute jeune et pour laquelle on versait une grosse pension tous les ans.
On prétendait qu'elle était la fille du roi et de la reine, mais que sa couleur l'avait fait cacher et publier que la reine avait fait une fausse couche.
L'église paroissiale de Moret, sous l'invocation de Notre-Dame, remonte à celle de N.D. de Paris. Elle a été bâtie par Louis-le-Jeune et dédiée, en 1166, par le fameux Thomas Becket, archevêque de Cantorbery alors en exil à Sens.
L’abside sans déambulatoire, le chœur et le transept construits au XIIIe siècle sur trois niveaux s’inspirent de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La nef fut érigée au XIVe siècle. La dernière travée, la façade et le portail du XVe siècle sont de style gothique flamboyant. Une tour clocher richement décorée fut alors ajoutée sur la face nord du chœur : malheureusement, les assises étant insuffisantes pour un tel poids, le clocher penchait dangereusement et l’on dut, en 1697, combler les ouvertures intérieures pour éviter l’effondrement du chœur.
L'ample verrière rayonnante du transept révèle un art parvenu à son accomplissement au milieu du XIIIe siècle. Aucune innovation n'apparaît plus dans la nef construite au XIVe siècle.
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L'explosion du pont, le 24 août 1944, a fait disparaître la quasi totalité des vitraux. Seuls quelques fragments des anciens vitraux ont subsisté.
La grande verrière de l'église Notre-Dame de la nativité date de 1956. Comme celle de de la collégiale Notre-Dame et Saint Loup de Montereau-Fault-Yonne, elle est due à Albert Bray (Architecte) et Henri Bray (maître verrier)
quelques fragments de vitraux ont subsisté après les destructions de la guerre.
Avant la révolution, l'église de Moret était en possession de trois châsses qui renfermaient de précieuses reliques.
La première châsse contenait les reliques de saint Bonose, de saint Juste et de saint Prix ... et remontait à l'année 1719 ...
La deuxième châsse, en bois doré, avait été achetée par la fabrique, en 1750, pour réunir ensemble toutes les nombreuses et précieuses reliques que possédait l'église à cette époque.
La troisième châsse, dite de saint Blaise, renfermait outre les reliques de ce saint martyr, des ossements de saint Julien, de saint Prix et de Marie-Madeleine, et était l'objet d'un grand concours de peuple, à Pont-Loup, le 3 février, fête de saint Blaise. On y invoquait particulièrement ces saints contre la rage, et on mettait sous la protection de saint Blaise, les jeunes enfants. Les faveurs qu'on obtint donnèrent naissance au pélerinage du 3 février..
Cette châsse qui appartenait à l'église de Pont-Loup fut, lors de la suppression du prieuré, transférée dans l'église paroissiale.
L'authenticité des reliques des deux premières châsses, appuyée sur les témoignages des anciens et sur divers procès-verbaux placés sous scellés dans les châsses mêmes, n'a jamais pu faire l'objet du moindre doute. Il n'en fut pas de même de l'ancienne châsse de Pont-Loup. Comme on y trouva aucun certificat d'authenticité, l'évêque de Meaux, Mgr Allou, par un excès de scrupule, ordonna au curé de Moret, en 1858, de déposer respectueusement ces ossements dans le cimetière, comme l'atteste une déclaration signée de M. Ytasse, curé, qui mit à exécution l'ordre épiscopal.
source : L'Antique et royale cité de Moret-sur-Loing : Seine et Marne / par M. l'abbé A. Pougeois
Jérôme de Stridon, saint Jérôme (en latin, « Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis »), né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (actuelle Croatie) et mort le 30 septembre 420 à Bethléem
Il est ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin.
Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible.
Avant la révolution, l'autel de la Vierge se trouvait dans l'abside au fond du chœur depuis 1702. L'emplacement actuel masque ainsi une porte latérale dite porte de Saint Mammès.
Sur les huit colonnes de la nef montant à la voûte, à hauteur des arcades, des figures d'apôtres sont peintes sur des cartouches. Chacun des apôtres est reconnaissable à ses attributs (le coq pour Pierre, l'épée pour Paul, la scie pour Simon, ...).
Alfred Sysley (1839/1899) qui vécut à la fin de sa vie à Moret-sur-Loing a représenté douze fois l'église Notre-Dame sous le même angle, soit un motif par mois en 1893-1894.