Les sibylles ont été représentées sur les portails, les vitraux ou le mobilier des églises ou des cathédrales. Ces représentations sont nombreuses aux 15e et 16e siècles. Les canons du concile de Trente censurèrent ces représentations.
La sibylle Érythréenne porte un grand rameau fleuri. Elle évoque l'Annonciation parce qu'elle a proclamé qu'une vierge doit enfanter
La sibylle de Tibur ou Tiburtine porte un gant, ou une main coupée qui symbolise la main du garde qui a souffleté le Christ au cours de la Passion
La sibylle d'Hellespont ou Hellespontine porte une grande croix représentant la crucifixion du Christ au Golgotha
La sibylle Phrygienne porte le labarum (étendard où figure le chrisme, symbole du christianisme)
La sibylle Persique : on lui associe une lanterne symbolisant la lumière apportée par le Messie et elle foule aux pieds le serpent de la Genèse qui a abusé Ève
La sibylle Libyque a un cierge allumé qui symbolise la Lumière que la naissance du Sauveur apporte au monde pour repousser les ténèbres. On peut la représenter avec trois clous rappelant la Passion du Christ. Elle aurait été mentionnée par Euripide, selon le pavement de la cathédrale de Sienne
La sibylle Cimmérienne porte un biberon en forme de corne symbolisant la Vierge allaitant son Enfant ;
La sibylle Delphique ou Pythie porte à la main une couronne d'épines, symbole de la Passion. Elle avait prophétisé : « un Dieu viendra pour mourir et il sera plus grand que les immortels »
La sibylle de Samos ou Samienne porte un berceau parce qu'elle avait entrevu la Vierge couchant l'enfant dans une crèche ;
La sibylle Agrippa ou Agrippine porte un fouet symbolisant la flagellation du Christ
La sibylle de Cumes ou Cuméenne : elle peut porter un coquillage qui représente la virginité de la Vierge. Elle porte le rameau magique et a annoncé qu'un enfant descendrait du ciel
La sibylle Europa ou Européenne : elle porte un glaive évoquant le Massacre des Innocents et par association la fuite en Égypte.
Cette verrière représente un épisode biblique : Auguste, grâce à sa pacification du monde, doit être déifié suite à décision du Sénat romain. Selon la tradition, l’empereur Auguste était venu consulter la sibylle de Tibur pour savoir s’il devait accepter d’être divinisé .
Celle-ci lui prédit l'avènement d'un enfant qui surpassera les dieux romains ; c'est alors qu'apparaît dans les cieux une vision de Marie tenant Jésus. Auguste s'agenouille alors, et renonce à se faire déifier.
le haut de la verrière représente le pouvoir le spirituel, véritable et sans apparat, qui domine le pouvoir temporel, au registre inférieur.
[1] Dieu le père
[2] Vierge à l'enfant
[3] la sybille de Tibur
[4] l'empereur Auguste
Sur la verrière des Sibylles, les personnages sont disposés comme les rois d'un arbre de Jessé, et tiennent des pancartes avec des inscriptions. Selon Louis-Eugène Lefèvre, c'est l'œuvre d'un artiste de premier ordre, dont le nom s'est oublié. La verrière a été restaurée d'une façon aussi respectueuse que possible de son authenticité en 1873, mais les différents panneaux ont néanmoins dû être redessinés d'après des gravures de Luca Penni, Geoffroy Dumoustier, Primatice, Etienne Delaune, Rosso, Fantuzzi, le maître L.D., Jules Romain, d'après un dessin de Cellini.