La présence d'une source au cœur du village, alimentant un ru qui le traverse de part en part pour se jeter dans l'Yonne, a attiré les hommes dès les premiers âges. Un aqueduc souterrain témoigne de l’existence du site dés la période gallo-romaine.
Le nom d'Esmans serait dérivé de « AMAN » ou « AC MAN » (la rivière). Il est cité lors de la translation du corps de Saint Germain, évêque de Paris, en l'église de Saint-Germain-des-Prés.
Une forteresse a été construite vers le milieu du XIIIe siècle le long du ru, à un endroit qui devait être marécageux. Ce type d'implantation était habituel à l'époque pour améliorer la défense du lieu. Elle abrita les premiers seigneurs d'Esmans et cela jusqu’en 1789 et reçut rois et reines de passage ainsi que Guillaume Briçonnet, acteur de la réforme (XVIe) et qui est inhumé en l'église d'Esmans. Saint Louis vint à Esmans le 26 août 1255.
Source : site internet de la commune d'EsmansLe polyptique de l’Abbé Irminon nous apprend qu’à la fin du VIIIe siècle, et sans doute bien antérieurement, Esmans possédait déjà une église bien bâtie, ornée avec soin, pourvue d’une maison et des autres bâtiments nécessaires.
Cette première église occupait vraisemblablement l’emplacement de l’église actuelle, emplacement qui a conservé le nom de « Prieuré ». Elle était consacrée à la Vierge et il y avait un prieuré de l’ordre de Saint Benoît à la collation de l’Abbé de St-Germain-des-Prés. Aussi lui donnait-on deux vocables : Notre- Dame et Saint-Germain.
En 857, les religieux, fuyant de Paris à l’approche des Normands, s’étaient réfugiés à Esmans et y avaient transporté le corps de leur patron : Saint Germain.
C’est pendant le séjour des religieux qu’eut lieu, dans l’église, la translation des reliques de Saint Georges, de Saint Aurèle avec le chef
de Sainte Nathalie rapportés d’Espagne par deux religieux.
En 861, les Normands ayant poussé jusqu'à Melun, les moines s’enfuirent à Nogent-sur-Marne, emportant le corps de leur saint patron et les reliques rapportées d’Espagne
Au XIIIe siècle, l'actuelle église fut construite par les soins des abbés de Saint Germain. Elle se compose d’une seule nef et le chœur, à chevet polygonal, est très élégant.
Source : site internet de la commune d'EsmansCliquez sur les images pour les agrandir.
"cy gyst défunct de bonne mémoire messire Guillaume Briçonnet en son vivant évesque de Meault abbé commanditaire de Saint Germain des préz lez Paris qui a voulu estre inhumé en ce lieu d’Esmans où il trépassa le XXIVe jour de janvier l’an mil VC XXXIV. Priez Dieu pour luy et pour tous les trépassés "
Guillaume Briçonnet, abbé rénovateur de Saint-Germain-des-Prés (1507-1534)
Issu d’une famille tourangelle de riches marchands proches de Charles VIII, Guillaume Briçonnet naît en 1470. Il entre dans les ordres après le décès de son épouse et devient évêque de Lodève à 19 ans. Il accomplit d’importantes missions au service du roi et manifeste sa volonté de réforme, notamment comme abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Il est également président de la Chambre des Comptes de Paris (1495- 1507) et ambassadeur du roi auprès du pape. Peu de temps après sa nomination en tant qu’évêque, il est envoyé à Rome par François Ier pour négocier la phase finale du Concordat de Bologne, qui régit pendant plusieurs siècles les relations entre la France et le Saint-Siège.
Nommé évêque de Meaux le 31 décembre 1515, Guillaume Briçonnet fait sa première entrée dans la ville le 19 mars suivant. Dès son arrivée dans le diocèse de Meaux, l’évêque Briçonnet constate les insuffisances de son clergé et souhaite un profond renouvellement pastoral. En 1521, il fait appel à Jacques Lefèvre d’Etaples, humaniste épris de théologie, pour constituer autour de lui un cercle de lettrés, le fameux Cénacle de Meaux. A une époque de profondes mutations politiques et religieuses, Guillaume Briçonnet entreprend avec eux une réforme énergique de son diocèse et soutient la première traduction française de la Bible.
La correspondance qu’il entretient avec Marguerite d’Angoulême, sœur du roi François Ier, révèle sa spiritualité, et nous aide à mieux
comprendre son idée de la réforme de l’Eglise.
Le 24 janvier 1534, Guillaume Briçonnet s’éteint à Esmans (77), où il est inhumé.