Une chapelle consacrée à sainte Agnès fut le premier édifice construit. Dès 1223, Sainte-Agnès fut érigée en paroisse et prit le nom de Saint-Eustache, du fait probablement du transfert d'une relique du martyr dans la nouvelle église,
En 1532, il fut enfin décidé de construire une église digne du cœur de Paris. La première pierre de l'édifice actuel fut posée le 19 août par Jean de la Barre, prévôt des marchands.
Bâtie dans un style gothique en pleine Renaissance, l'église dégage un caractère architectural harmonieux où l'antique des colonnes grecques et romaines côtoie les lignes encore présentes du Moyen Âge. L'objectif était de faire du gothique avec du
plein-cintre. Ainsi, l'église a l'élévation du style gothique, les courbures du roman et les ornements de la Renaissance ; tous ces caractères réunis donnent à l'édifice un caractère unique.
Après maintes interruptions, l'église fut terminée en 1633 et consacrée le 26 avril 1637 par Monseigneur de Gondi, archevêque de Paris.
L'ancienne façade occidentale de Saint-Eustache, dont les tours étaient restées inachevées, fut fragilisée par la construction de deux chapelles commandées en 1665 par Colbert. Un nouveau projet fut dessiné par Louis Le Vau dont Colbert devait assurer le financement. Sa construction traîna en longueur par manque de moyens. L'architecte Moreau en termina l'exécution. La tour sud reste outefois inachevée jusqu'aujourd'hui.
La chapelle de la Vierge fut construite en 1640 puis restaurée de 1801 à 1804 ; elle fut inaugurée par Pie VII le 22 décembre de cette dernière année lorsque celui vint à Paris pour le couronnement de Napoléon . Cette chapelle absidiale, avec une voute nervurée en cul-de-four, possède en son centre une sculpture de la Vierge à l'Enfant de Jean-Baptiste Pigalle que le peintre Thomas Couture a mis en valeur par trois grandes fresques sur le thème de la Vierge : «La Vierge étoile des marins», «La Vierge triomphante adorée par les Anges», et «La Vierge consolatrice des affligés».
certaines corporations des Halles ont eu leur centre religieux en l'église Saint Eustache. Une société de charcutiers “Le Souvenir” a renoué avec le passé en adoptant la chapelle Saint-André qu’elle a embellie d’un vitrail. Une messe solennelle est célébrée chaque année, au nom de la Confédération nationale des Charcutiers Traiteurs de France.
[1] armoiries de la ville de Paris
[2] armoiries de la ville de Paris
[3] la vocation de Saint Antoine
[4] Saint André
[5] Saint Antoine le Grand
[6] la tentation de Saint Antoine
[7] décembre
[8] société de la charcuterie ...
[9] française «le souvenir»
[10] la présentation du chef-d'œuvre
Les vitraux du chœur de Saint-Eustache constituent le chant du cygne de cet art à Paris au 17e siècle. Alors que la lumière directe est promue par tous les architectes, les marguilliers de la paroisse font le choix, en 1631, de commander au peintre verrier Antoine Soulignac (d'après Philippe de Champaigne) des verrières pour les fenêtres hautes. Au centre, le Christ, saint Eustache et sainte Agnès, patrons de l’église, entre saint Pierre et saint Paul. Dans les autres baies, on voit des apôtres. Chaque personnage est réalisé en grisaille sur du verre de couleur, suivant la technique traditionnelle du vitrail. Les arrière-plans sont constitués de grandes architectures réalisées en grisaille, avec un arrière-plan en trompe-l’œil.
Après les évènements de 1871, les vitraux ont été restaurés par M. Lafaye.
Vitrail de Charles Champigneule
[1] le Cerf, attribut de Saint Eustache, l'emblême des franciscains
[2] le Christ et la Vierge
[3] Saint Louis, patron des frères du tiers-ordre
[4] St François d'Assise, St Antoine de Padoue, patrons de la Fraternité
[5] Ste Elisabeth, patronne des soeurs du tiers-ordre
[6] "il y eut un empressement général à s'affiler au tiers-ordre"
L’Éducation de saint Louis, présenté à l’Exposition universelle de 1889. Charles Champigneulle (1853-1905)
Ce grand vitrail narratif se présente comme un tableau d’histoire. La scène occupe la totalité de la baie. Au premier plan, la scène de l’éducation du jeune Louis, devenu roi à l’âge de douze ans, au décès de Louis VIII. Son instruction est assurée par un franciscain et un dominicain, reconnaissables à leur tenues, de bure marron pour le premier, noire et blanche pour le second. La scène se passe sous l’œil vigilant de l’autoritaire Blanche de Castille, qui assura la régence jusqu’à la majorité de son fils. Dans la partie supérieure, trois anges apportent au jeune roi les insignes de la royauté : le sceptre, l'épée et la couronne.