Antoine le grand, ou Antoine d'Egypte, ou Antoine ermite, est né vers 251, au village de Come, en Haute Egypte. Prenant au sérieux à l’âge de vingt ans le conseil de l’évangile : « Va, vends tous tes biens et suis-moi »,
il distribue ses biens aux pauvres et quitte le monde séculier pour vivre en ermite.
Là, à la manière du Christ, il subit les tentations du Diable, les démons n'hésitant pas à s'attaquer à sa vie. Mais Antoine résiste à tout et ne se laisse pas abuser par les visions tentatrices qui se multiplient.
Vers l’an 305, il fonde une communauté près de Fayum, puis une autre à Pispir.
Ainsi, Antoine est le premier à organiser dans l’église chrétienne la vie religieuse telle que nous la connaissons aujourd’hui, rassemblant des groupes d’ermites dans des communautés libres.
De son vivant, sa renommée se répand en Egypte et à l’étranger, il est très apprécié comme conseiller par des gens de toute classe.
Il a 90 ans, lorsque Athanase, l’évêque d’Alexandrie, l’invite à quitter sa solitude pour défendre la sainte doctrine contre l’hérésie arienne qui niait l’union consubstantielle du Christ Jésus avec Dieu le Père.
Sa biographie écrite par Athanase, nous apprend qu'Antoine mourut dans son ermitage, au mont Kozlim, près de la mer Rouge, âgé de plus de 100 ans.
Le vitrail de saint Antoine est l'un des plus beaux de l'église Saint Thibault de Joigny (89). Il illustre un épisode peu connu de la vie de l'ermite. Trois ânes sauvages saccagent la petite plantation que le saint entretient pour sa subsistance. Il s'approche de l'un d'entre eux, lui demandant de s'arrêter, et lui donne de légers coups de bâton sur le flanc : « Pourquoi manges-tu ce que tu n'as pas semé? » lui demande-t-il. Alors les animaux s'arrêtèrent et ne firent plus de dégâts.
Source : Les vitraux de Saint-Thibault, feuillet disponible dans l'église.
Antoine le grand est représenté en ermite, avec un baton en forme de T (tau) et une clochette, accompagné d'un porc dans l'iconographie occidentale.
Il est le patron des vanniers, des bouchers et charcutiers. Antoine le grand est fêté le 17 janvier.
Le tau : Presque toujours, la main de saint Antoine s’appuie sur un bâton en tau qui n’est ni la houlette du berger, ni la crosse de l’évêque. Sorte de croix amputée de la branche supérieure, l’Egypte ancienne l’avait adopté comme symbole de la vie future.
Le livre de la règle monastique : Le livre, plus souvent ouvert que fermé, désigne en premier lieu le livre de règle monastique, rappelant qu'Antoine est le Père du monachisme et qu'il édicta une charte destinée à des moines.
La clochette : La cloche nous ramène aussi vers les moines Antonins. Elle servait aux frères qui allaient de villes en villages quêter pour leurs malades à rassembler les passants sur les places publiques.
Le cochon : On peut y voir le symbole du démon en se référera à l’épisode de l’évangile de saint Marc appelé « la guérison du possédé de Gérasa ». L’homme vivant parmi les tombeaux terrifiait la région par ses cris. Lors de sa délivrance par Jésus, les démons qui étaient légion implorèrent le Seigneur de les faire entrer dans le troupeau de porcs qui paissait par là. Ce qui étant fait eut pour conséquence l’affolement des bêtes qui se précipitèrent dans le lac.
les flammes : Elles représentent en premier lieu le feu des tentations auxquelles l’ermite fut exposé au cours de sa longue vie.
En outre, le buisson de flammes brûlantes est lié au « mal des ardents », le « feu Saint-Antoine », maladie redoutée qui a sévi à plusieurs reprises sous forme épidémique dans une bonne partie de l’Europe aux XIe et
XIIe siècles, du fait du caractère désastreux de l’alimentation : frissons suivis de chaleur, délires, hallucinations, prostrations, douleurs violentes à la tête et aux reins, indurations et abcès des glandes axillaires et inguinales, gangrène des extrémités ...
Ne sachant à quel saint se vouer, le malade se tournait vers saint Antoine.