Les traces écrites concernant l'église Saint Martin de Sucy-en-Brie remontent au 9e siècle. Connue dès Charlemagne, elle a été rebâtie aux 12e et 13e siècles.
La propriété de cette église revenait au chapitre de Notre Dame de Paris. L’essentiel de l’église date du 13e siècle, en témoignent les voûtes d’ogive. La reconstruction au 13e siècle a totalement intégré le clocher dans le corps de l'édifice.
Les vitraux ont été donnés à l'église entre 1870 et 1895. Les trois fenêtres du chœur représentent des scènes de la légende de Saint Martin, le saint patron de l'église. Ils ont été exécutés par l'atelier de vitraux des frères Haussaire.
[1] Né en 316 d'un père militaire et tribun, le futur Saint Martin est contraint très jeune à devenir cavalier de la garde impériale romaine. Déjà convaincu par la religion chrétienne, il prône la sobriété et la charité. Episode fameux, on le voit ici aux portes d'Amiens, offrir la moitié de son manteau à un miséreux, l'autre partie du vêtement appartenant à l'armée.
[2] La nuit suivant ce don, Martin fait un rêve. Il voit le Christ revêtu de la moitié de manteau et entouré d'anges. Le Christ lui dit : " Martin qui n'est encore que catéchumène m'a couvert de cet habit ".
[3] Baptisé à 18 ans, Martin doit 25 années de service réglementaire à Rome et reste donc militaire jusqu'en 356. Il rejoint ensuite Saint Hilaire à Poitiers et n'accepte que les ordres mineurs par humilité. En 361, il fonde le futur monastère de Ligugé où il vit en ermite. Il est alors rejoint par de nombreux disciples.
[4] Vers 370, par artifice, et prétextant la maladie d'une femme, les habitants de Tour font venir Martin dans leur ville. Malgré ses réticences, ils obtiennent qu'il devienne leur évêque par acclamations. Martin, à la fois moine et évêque, s'isole dans une cellule près de l'église. Il se rend à dos d'âne dans les paroisses qu'il crée. Il fonde surtout le monastère de Marmoutier où sont regroupés 80 disciples sans règle précise. Beaucoup y mènent une vie exemplaire et certains deviennent évêques.
[5] Les riches habits sacerdotaux dont est vêtu Saint Martin ne correspondent pas à la réalité : l'humilité étant la règle, sa tenue devait être beaucoup plus modeste. Durant tout son épiscopat, il s'efforça de catéchiser ses contemporains et de combattre le paganisme, qu'il s'agisse des dieux du Panthéon romain ou de l'animisme gaulois. Il détruisit ainsi nombre de temples, tours de prière, arbres et fontaines sacrées.
[6] Selon son disciple Sulpice Severe, Martin a accompli nombre de guérisons miraculeuses et d'actes extraordinaires. Au début de sa vie il aurait par deux fois ressucité des trépassés. Dans cette scène, Martin guérit un lépreux par imposition des mains, aux portes de Paris dont on devine les murailles en arrière-plan. Il le bénit et le guérit devant l'assistance médusée.
[7] Martin ne redoutait pas les grands de ce monde. En 385, il se rend à Trèves pour intercéder auprès de l'empereur d'occident Maxime en faveur de l'évêque Priscillien et des siens accusés d'hérésie.
Au cours d'un repas offert par l'empereur, le souverain, en signe de défiance, tend une coupe à Martin afin qu'il boive le premier. Celui ci devait ensuite la rendre à l'empereur. Mais après avoir bu, Martin transmet le récipient à un prêtre pour prouver que le ministère sacerdotal est supérieur au pouvoir impérial. L'Empereur ne s'en offusque pas et admire le geste de Martin.
[8] Célébrant une messe, Martin ressent intensément, au moment de la consécration, la révélation de la présence réelle du Christ.
[9] À quatre-vingts ans passés, Martin continue d'être très actif. C'est alors qu'il se rend à Candes dans son diocèse de Tours pour apaiser la querelle entre certains des ses clercs. Il y parvient, mais pris d'une défaillance, il s'éteint le 8 novembre 397. Comme sa vie, la fin de Saint Martin fut édifiante et il sut résister au démon figuré en haut à droite de cette scène. Son corps fut ramené à Tours.