La première mention de l'église Saint-Aspais date de 1080. Elle a été entièrement reconstruite au 16e siècle selon les plans de Jehan de Felin, architecte reconnu de la Tour Saint-Jacques à Paris et remplace une église gothique plus modeste. Bâtie en plein centre-ville de Melun, l’église Saint-Aspais répond à un plan également très irrégulier, résultat du manque de place et de la densité du tissu urbain.
Un nouveau clocher terminé vers 1480 est bâti au nord de la façade. À partir de 1506, la façade est refaite dans le style gothique flamboyant, ainsi que les trois travées de la nef. La construction du nouveau chœur est lancée le 23 mars 1517, sous la direction du maître-maçon parisien Jehan de Félin.
En 1546, le maître-maçon local Jehan François continue les travaux en se conformant au plan de son prédécesseur, et l'église est achevée vers 1556.
L'église est gravement endommagée le 25 août 1944 par le bombardement américain, pendant la bataille pour la Libération de Melun. Elle reste totalement fermée au culte jusqu'en 1951, et n'est entièrement rouverte qu'en 1960.
Les baies mesurent 11,00 m de hauteur, et 90 cm de largeur pour les baies gauche et droite (baies 1 et 2), et 170 cm pour la baie d'axe (baie 0).
La baie 1 est dédiée à la Création avec du haut vers le bas : la création de l'Univers ou de la lumière ; la création de la lumière ou des esprits célestes ; la création des végétaux ; la création des astres et la création des poissons et des oiseaux.
La baie 2, qui est dédiée à la Chute, représente du haut vers le bas : la création d'Ève, la Tentation d'Adam et Ève, Adam et Ève chassés du Paradis terrestre, la punition d'Adam et Ève par le travail, le meurtre d'Abel par Caïn.
Sur la baie centrale, les sujets sont disposés du bas vers le haut : l'apparition de Jésus-Christ ressuscité à sa mère la Vierge Marie ; l'apparition à Marie-Madeleine ; les disciples d'Emmaüs ; l'apparition à saint Thomas ou l'incrédulité de Thomas.
La verrière de la cinquième travée de l'église Saint Aspais est, pour l'essentiel, consacrée à la vie de saint François d'Assise. Elle a été offerte en 1531 par Denise Malhoste, fille d'un bourgeois de Melun et religieuse du tiers-Ordre franciscain, et est aujourd'hui attribuée au maître-verrier parisien Jean Chastellain. Il y a trois lancettes et trois registres, sans compter le tympan. En général, l'on relève trois scènes par registre, sauf au premier registre, où trois panneaux du début du XVe siècle ont été incorporés. [4] Ce sont un château à titre décoratif en bas de la seconde (et l'Ascension) et de la troisième lancette. La lecture se fait lancette par lancette, de la gauche vers la droite, et du bas vers le haut.
[1] François faisant l'aumône à un pauvre devant la maison paternelle.
[2] François, entouré d'autres moines, recevant les stigmates.
[3] François soignant un lépreux entouré de plusieurs autres personnages.
[4] Chateau et Ascension.
[5] François prêche aux gens et aux oiseaux au milieu de la nature.
[6] François est pris par des voleurs et roule dans la neige.
[7] François rend visite à un malade allité (la partie inférieure du panneau manque).
[8] François donne l'aumône à un mendiant, devant un château.
[9] François meurt entouré d'anges musiciens.
[10] Saint François glorifié.
La verrière date du milieu du 16e siècle. Elle est probablement l'œuvre d'un verrier parisien : soit Jean Chastellain, soit son successeur Nicolas Beaurain, à qui l'on peut aussi attribuer une " Histoire de Joseph " dans l'église Saint-Merry à Paris. La " Poursuite de Joseph par la femme de Putiphar " reprend la composition de Raphael gravée par Marcantonio Raimondi.
La verrière de la troisième chapelle a été offerte par la confrérie Saint-Loup (confrérie des bouchers), en 1527. Dans le diocèse de Sens dont Melun faisait partie, saint Loup a toujours été particulièrement honoré. La verrière est aujourd'hui attribuée au maître verrier parisien Jean Chastellain.
Saint Loup, envoyé en exil par Clotaire II, jetant son anneau pastoral dans la Seine (à gauche), et Saint Loup étendant la main pour éteindre un incendie dans le château de Melun (à droite). Au tympan, figure l'intronisation de saint Loup
La partie inférieure de la verrière s'était perdue, et a été remplacée par la liste des curés de la paroisse vers 1900
Au tympan figure la Vierge à l'Enfant assise sur un trône, accompagnée de deux anges adorateurs.
Saint Michel (à gauche) et Saint Nicolas (à droite)
En remplacement de verrières posées au 19e siècle et perdues pendant la seconde guerre mondiale (à l'exception de quelques fragments encore en place dans la baie 14), les deux premières chapelles sud de l'église Saint-Aspais ont fait l'objet d'une commande à Gilles Rousvoal en 1996. L'artiste venait notamment d'exécuter une autre commande publique pour l'église Saint-Joseph de Pontivy (1993). A partir d'une recherche sur les peintures de l'Evangéliaire de Sinople, Gilles Rousvoal a choisi d'illustrer le lien entre l'Ancien et le Nouveau Testament.
32 Jésus appela ses disciples et leur dit : J’ai pitié de cette foule. Voilà déjà trois jours qu’ils sont restés là, avec moi, et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces leur manquent sur le chemin du retour.
33 Ses disciples lui dirent : Où pourrions-nous trouver, dans ce lieu désert, assez de pains pour nourrir une telle foule ?
34 – Combien de pains avez-vous ? – Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons.
35 Alors il invita tout le monde à s’asseoir par terre.
36 Il prit ensuite les sept pains et les poissons et, après avoir remercié Dieu, il les partagea et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.
37 Tous mangèrent à satiété. On ramassa sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.
38 Ceux qui furent ainsi nourris étaient au nombre de quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.
39 Après avoir congédié la foule, Jésus monta dans un bateau et se rendit dans la région de Magadan.
(Mt 15, 29-39).
En chemin, Pierre remarque l’arbre que Jésus a maudit le matin précédent. « Rabbi, s’exclame-t-il, regarde : le figuier que tu as maudit s’est desséché ! » (Marc 11:21).
Jésus explique : « Vraiment je vous le dis, si vous avez de la foi et ne doutez pas, vous ne ferez pas seulement ce que j’ai fait au figuier. Mais même si vous dites à cette montagne : “Soulève-toi et jette-toi dans la mer”, cela arrivera. Et tout ce que vous demanderez dans la prière avec foi, vous le recevrez » (Matthieu 21:21, 22).