Cette Cathédrale dédiée à Notre-Dame de Saint-Omer fut de nombreuses fois reconstruite et agrandie depuis sa création en l'an 663.
Avec l'arrivée en 1052 des reliques de saint Omer dans la nouvelle église qui n'était pas complétement terminée, le Prévot de Notre-Dame Baudouin II ordonna l'agrandissement du monument. Plus tard, sous le règne de Philippe Auguste dans les premières années du XIII ème siècle elle sera totalement ravagée par un incendie, et, la même année, le prévot de Notre-Dame Gérard IV d'Alsace ordonnera la construction d'un nouveau monument qui sera érigé en pur style gothique.
Cette construction Gothique s’échelonnera dans le temps et progressera d’est en ouest. Elle commence par le chœur ( XII ème - XIII ème siècles ), continue par le transept ( XIV ème - XV ème siècles ) et la nef ( XIV ème siècle ) et s’achève par la tour occidentale (XV ème-XVI ème siècles).
En 1792, la Cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage. Comme bien d'autres églises, Notre-Dame eut beaucoup à souffrir du vandalisme post révolutionnaire, néanmoins dans la ville c'est l'Abbaye de saint Bertin qui paya le plus lourd tribut à la fureur des révolutionnaires et à l'appétit insatiable de quelques entrepreneurs privés, épargnant ainsi quelque peu la Cathédrale. Par le concordat de 1801, le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé, au bénéfice du diocèse d'Arras.
daté de 1520 – 1530
au centre : L’adoration des mages. Le peintre peut montrer sa virtuosité : le rendu des matières est parfait (tissus, orfèvreries, fourrures, voile de la Vierge). Les drapés sont en mouvement, les silhouettes longues. La Vierge est bien flamande, avec ses cheveux ondulés. On peut observer la délicatesse de son voile. En arrière-plan : architecture gothique à droite, au centre, Renaissance italienne.
à gauche : Nativité. On observe le cou long de la Vierge et son visage individualisé. Sa carnation lumineuse montre qu’elle appartient au monde céleste. De l’enfant se dégage la lumière.
à droite : Présentation au Temple. On repère le Grand Prêtre, Siméon et Anne. Un baldaquin très décoratif.
Date : Troisième quart du 16e siècle
au centre : La mort de saint Dominique
à gauche : La confirmation de l’ordre par la papauté. En bas le pape remet à saint Dominique la confirmation de l’ordre. Au dessus on voit le pape qui dort et saint Dominique qui entre : le peintre suggère ainsi toutes les difficultés qu’a rencontrées saint Dominique avant d’obtenir cette confirmation. En haut, saint Dominique reçoit cette confirmation des mains du Ciel.
à droite : Le saint est reçu au ciel. Les saints sont placés en harmonieuse symétrie. Le bas du volet présente un paysage d’une grande finesse d’exécution.
Date : 1555 – 1562
au centre : la Résurrection du Christ. Le Christ est victorieux de la mort. Il porte une oriflamme militaire. Il est debout sur son tombeau fermé pour affirmer le triomphal mystère de sa résurrection. De la longue hampe de sa croix-oriflamme il perce un squelette.
à gauche : Sainte Barbe portant la palme du martyre. Derrière elle la tour avec laquelle elle est souvent représentée. Son père l’avait fait enfermer dans une tour pour la protéger des regards. Elle se convertit. Son père furieux la décapita.
à droite : le dédicataire du triptyque, agenouillé sur un prie-Dieu portant écusson, est un chanoine de Saint Omer, Robert de Saint- Martin, natif de Lumbres. Chantre et chapelain de Charles-Quint puis de Philippe II d’Espagne. Il est décédé le 15 juin 1562. Il obtint sa prébende en 1555. Le donateur est présenté par son patron, le bienheureux Robert d’Arbrissel fondateur de l’abbaye de Fontevraud
baie 14 : Scène de la vie de saint Hunfrid, Saint Folquin, Saint Erkembode.
Saint Hunfrid de Prüm (mort 871), ou saint Humphrey en anglais, était un moine bénédictin de l'abbaye de Prüm (Allemagne), lors des invasions normandes. Il devient évêque de Thérouanne en 856, et abbé de Saint-Bertin.
Sant Folquin, consacré évêque de Thérouanne en 817, mort en 855 à Esquelbecq (Nord).
baie 12 : Saint Omer bénissant et prêchant, Baptême d'Adroald
Le nom de saint Omer figure dans les panneaux 2 et 3. Armoiries de la ville de Saint-Omer dans le premier panneau non figuratif.
Baie nn
Inscription : FRANCISCUS DURIEZ / CANONICUS MAIOR / DECANUS AUDOMARENSIS 1875.
baie 0 : dormition de la Vierge, l'assomption, couronnement de la Vierge
baie 1 : la visitation, la nativité, l'adoration des bergers
baie 2 : présentation au temple, adoration des mages, fuite en Egypte
baie 3 : l'éducation de Marie, mariage de Joseph et Marie, l'annonciation
baie 4 : Jésus et les docteurs, la Cène, la crucifixion
baie 5 : rencontre d'Anne et de Joachim à la porte dorée, nativité de Marie, présentation de Marie au temple
baie 6 : piéta, la pentecôte, dormition de la Vierge
baie 9 : ?, Marguerite-Marie Alacoque, ?
baie 11 : la résurrection, apparition aux apôtres, remise des clés à Saint Pierre
baie 13 : la multiplication des pains, la Cène, la crucifixion
baie 15 : l'adoration des bergers, le repas chez Simon, la résurrection de Lazare
baie 17 : vie de Saint Thomas d'Aquin
Baie 100 : Vierge à l'Enfant (Notre-Dame-des-Miracles)
Baie 101 : saint Omer
Baie 102 : saint Bertin
Baie 103 : saint Erkembode
Baie 104 : saint Maxime.
Auteur : Charles Lévêque (verrier) 4e quart 19e siècle
Datation : vers 1450.
Vers 1875-1886, restauration par Leprévost, peintre-verrier à Paris.
1918 : dépose des vitraux. Travaux confiés à Gaudin (remise en plomb, pièces neuves)
Fille de Pépin le Bref et de Berthe aux grands pieds, qui siégeait à Aire sur Lys, Gisèle ou Isbergue, avait pris St Venant comme confesseur et guide spirituel. Ils se rencontraient régulièrement près de la fontaine Ste Isbergue (à quelques minutes de l’église où repose les restes de Ste Isbergue) afin d’échanger leurs réflexions sur les textes sacrés.
Pépin le Bref avait décidé de fiancer sa fille à un prince d’Ecosse, très amoureux d’elle, mais celle-ci, sur les conseils de Saint Venant, ne désirait pas se marier. Elle pria donc de toutes ses forces, afin que le seigneur éloigne à tout jamais tous les prétendants et empêche cette union. Sainte Isbergue se vit alors, du jour au lendemain, défigurée par une lèpre hideuse. Le prince d’Ecosse, irrité par son échec auprès de la jeune fille, donna l’ordre à ses serviteurs d’exécuter Saint Venant. L’ermite eut la tête tranchée en 766 et on jeta son corps dans la Lys.
Afin de guérir Sainte Isbergue, un médecin conseilla à Pépin le Bref de faire boire à sa fille une mixture composée d’un tiers de jus d’anguille, d’un tiers de vinaigre et d’un tiers de miel. Mais, rien n’y fit. Isbergue, pendant ses prières, vit apparaître un ange qui lui dit qu’elle sera délivrée de sa maladie dès qu’elle aura consommé le premier poisson pêché dans la Lys. Le roi ordonna immédiatement à ses hommes les plus sûrs de ramener la première anguille pêchée. Malheureusement, ils rentrèrent tous bredouilles. Les pêcheurs conseillèrent d’attendre la prochaine lune, car les eaux seraient alors plus poissonneuses. Dès la levée de l’astre, ils trouvèrent dans un amoncellement de branchages dans les courants de la Lys, un cadavre sans tête sur lequel était posé une anguille. Ils la prirent et la rapportèrent au roi. Isbergue fut guérie comme l’avait prédit l’ange.
Le corps du cadavre fut identifié par une vieille dame, devenue aveugle, qui avait soignée la jambe de Saint Venant et reconnu, en palpant, la cicatrice de l’officier. C’était le corps sans tête de Saint Venant. La vieille dame recouvra la vue et le corps de Saint Venant fut transporté et vénéré en l’église "Saint Pierre sur la Montagne".
Sainte Isbergue se retira dans un monastère jusque la fin de sa vie. On l’enterra en 808 près de St Venant.
attribut : une anguille
Source : site de la cathédrale de Saint Omer