une transition entre le roman et le gothique
De l’église du 12e siècle au plan cruciforme dont le chevet est orienté à l’est, seuls la nef et le transept ont été conservés. Leur architecture est un exemple intéressant de transition entre le roman et le gothique. Le décor extérieur est essentiellement roman. Le portail septentrional présente des voussures en plein cintre, enrichies de lions et d’éléments végétaux. Des sphinx et une figure humaine ornent le tympan. Sur la façade du transept nord, La Roue de la fortune, une rose composée de douze pétales, entourée de douze personnages illustre les différents âges de la vie. On y voit l’Homme, de son ascension à sa chute, symbolisée par un personnage écrasé par la roue.
À l’inverse, à l’intérieur de l’édifice, la nef et les bas-côtés sont couverts de voûtes sur croisée d’ogives, mettant en évidence l’émergence de l’architecture gothique dans la région au XIIe siècle.
la reconstruction du chœur au 16e siècle
Le 16e siècle s’ouvre sur d’importants travaux qui remodèlent le chœur. L’église étant devenue trop exiguë, un nouveau chantier est entrepris avec la volonté d’agrandir et d’embellir l’édifice. Les travaux permettent d’élargir le chœur et de le doter d’un déambulatoire et de chapelles rayonnantes, nécessitant la destruction du chœur du 12e siècle. La première pierre du chœur est posée au tout début du 16e siècle et la nouvelle église est consacrée en 1522, mais les travaux se poursuivent tout au long du siècle.
Vitrail du 16e offert par la confrérie Notre-Dame de Lorette, fondée dans l'église. Il représente la « Légende de la Santa Casa de Lorette ».
Registre supérieur : des anges transportent la maison de la Vierge qui est menacée de destruction à Nazareth.
Registre intermédiaire : la maison fait un arrêt en dalmatie. cette partie du vitrail date d'environ 1530.
registre du bas : le bas du vitrail a sans doute été réalisé vers 1550 par Pierre Le Prince. Il représente l'arrivée de la maison de la Vierge à Lorette.
Un tableau illustrant la légende de la Santa Casa se trouve sur la pile nord-ouest du transept. Peint sur un support en bois, et partiellement doré, il date du milieu du 16e siècle.
La Sainte Maison de Lorette (La Santa Casa en italien) est selon la tradition chrétienne occidentale, la Maison où Jésus fut conçu par le Saint-Esprit en la Vierge Marie.
Aux environs du 10 mai 1291, la Sainte Maison aurait été transportée par des anges de Terre Sainte jusqu'en la Ville de Trsat en Croatie. En 1294, Nikola Frankopan aurait donné la Sainte Maison au Pape Boniface VIII pour être placée sur les terres pontificales, à Lorette, près d'Ancône.
l'arbre de Jessé, d'Engrand Le Prince datant de 1522-1525.
Registre supérieur : Vierge à l'enfant au centre d'une mandorle de rayons d'or. Deux prophètes (Isaïe et Jérémie) la désigne, pour indiquer qu'elle est la réalisation de leurs prophéties.
Registre intermédiaire :
- roi de Juda, roi David, roi de Juda
- le roi Abia, le roi Salomon et le roi Roboam
Registre du bas : François Ier en 1515, Jessé et Charles Quint
Engrand Le Prince s'est représenté à la gauche de Salomon, ce que laisse suposer l'inscription (ENGR) mentionnée sur le bras du roi Roboam
œuvre d'Engrand le Prince (1520)
baie 0 : la déploration du Christ, un couple de donateurs (partie basse)
baie 1 : en haut : nativité
au centre : le repos durant la fuite en Egype, la crucifixion
en bas : Marie-Madeleine et donateurs, lapidation de St Etienne et donateurs
baie 2 : au centre (manquant) la résurrection, la dormition de la Vierge
en bas : la vierge et donateurs, la visitation et donateurs
Le vitrail du Jugement dernier, 1er quart 16e siècle.
Au tympan, une Trinité dans la mouchette centrale et autour, dans les soufflets, des anges musiciens, le Soleil et la Lune.
Registre intermédiaire : le Christ Juge entouré de saint Jean-Baptiste, de la Vierge en prière et de deux anges sonnant la trompette. Dans la quatrième lancette, Saint Pierre tient les clés du royaume. À ses pieds, un couple de donateurs
Registre du bas : à gauche la résurrection des morts, au centre saint Michel pesant les âmes, à droite, l'enfer.
dans la quatrième lancette, le panneau moderne présente le curé de Saint Etienne lors des restaurations de 1878.
œuvre anonyme de 1525 mais comportant des panneaux de 1552
[1] La vocation de saint Pierre et de saint André : Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes
[2] la vision de Saint Pierre : Dans Actes 10,9-16, Pierre a une vision dans laquelle il aperçoit une nappe descendant du ciel et « où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel ». Une voix venant du ciel invita Pierre à tuer et manger, ce que Pierre refusa de faire, prétextant qu'il n'avait jamais rien mangé de « souillé ni d'impur ». Puis la voix lui dit : « Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé ».
[3] la crucifixion de saint Pierre devant Néron : « je veux que, sur la croix, ma tête soit tournée vers la terre et mes pieds vers le ciel. Car je ne suis pas digne de mourir de la même façon que mon maître Jésus »
[4] la conversion de saint Paul sur le chemin de Damas
[5] Au tympan, Saint Paul conduit au supplice, la décollation de Saint Paul, apparition de Saint Pierre et de Saint Paul à Néron, Saint Pierre en prière. Au dessous, Saint Pierre et Saint Paul sont ensevelis.
« le martyre de saint Étienne » de Claude Courageux
[1] partie haute : Je vois les cieux ouverts et le fils de l'homme debout à droite de Dieu. Alors on se saisit de lui, on l'entraine, on le lapide sous les yeux d'un certain Saül.
[2] partie basse : Etienne se mit à genoux et cria d'une voix forte " Seigneur ne leur tient pas compte de ce péché "
Atelier le Prince (16e siècle)
[13]
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[11] L'empereur ordonne de faire rougir au feu un taureau d'airain. Eustache, son épouse et leurs enfants se mirent donc en prières et se recommandant à Dieu. Ils entrèrent dans le taureau où ils rendirent leur âme au Seigneur
[10] martyre d'Eustache
[9] ni Eustache ni sa famille ne veulent sacrifier aux idoles
[8] Baptême d'Eustache, de son épouse et de ses enfants
[7]
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[4] Pillage des biens de Saint Eustache [5] Donateurs
[3] Vision de Saint Eustache. Le drapier Eustache Croix et son épouse Françoise de Nully furent les donateurs de cette fenêtre. On peut les voir agenouillés devant le saint qui lève les bras en extase.
[2] famille de Jean de Malinguehen (donateurs)
[1] le Christ et Jean de Malinguehen, ancien maire de la ville (donateur)
Nicolas et Jean le Prince (1527)
[1] Saint Claude en habits pontificaux, tenant de sa main gauche la croix et de la main droite donnant sa bénédiction. Deux pèlerins, les mains jointes, le bourdon sur l'épaule, sont prosternés aux marches de son trône. Dans le lointain on voit les fidèles accourir au pèlerinage.
[2] Deux religieux, vêtus de coules noires, conjurent Claude en tenue épiscopale d'accepter la charge d'abbé, mais lui, convaincu de son indignité, se refuse à leur vœu. Deux autres religieux attendent près d'une porte de l'abbaye l'issue de la négociation.
[3] mort de saint Claude : plusieurs religieux, vêtus de blanc et de noir, entourent Saint Claude. L'un d'eux écrit, d'autres récitent des prières, jettent de l'eau bénite, encensent, portent les insignes épiscopaux, et procèdent aux premières cérémonies funèbres.
[4] Une femme est séduite par la promesse de Satan « si tu m'immoles ce fils chéri, lui dit-il, les trésors de la terre sont à toi ». Le démon, à son tour, veut étrangler la femme. Le mari accourt et mène sa femme au tombeau de saint Claude, et après beaucoup de prières et de larmes obtient le pardon pour le crime et guérison pour les maux de sa femme.
[5] le miracle des noyés : deux enfants sont entraînés par le courant. La mère se lamente et s'arrache les cheveux, le père veut les sauver. Les deux enfants recouvrent la vie par l'intercession de saint Claude.
œuvre anonyme de 1525 mais comportant des panneaux de 1552
[1] le miracle des blés : Pour sauver les populations de Myre de la famine, Nicolas parvient à convaincre les armateurs de décharger un peu de leurs précieux grains en échange de la promesse que chacun des bateaux arriverait à bon port avec l'intégralité de leur cargaison.
[2] Saint Nicolas et les enfants du saloir : à l'arrère plan, le boucher découpe le corps des enfants sur son étal.
[3] mort de Saint Nicolas
Engrand le Prince
[1] baptême d'Etienne : cinq personnages dont l'un aux épaules couvertes d'une étole se penchent vers un petit enfant nimbé placé au dessus d'un bassin faisant office de fonts baptismaux
[2] la fontaine mystique : Amis, descendons en la fontaine, de la Deité souveraine, La source vient pour vérité, De ses deux mains pieds et costé
[3] il s'agit d'un épisode légendaire de la vie de saint Étienne. Etienne est représenté sous la forme d'un enfant ou d'un très jeune homme, en tenue de pèlerin (comme l'indique le bourdon, la pèlerine et le chapeau dans le dos), traçant un signe de bénédiction devant un diable toutes griffes dehors sur un berceau
[4] lapidation de saint Étienne, qui reçoit le soutien dans les cieux ouverts de Dieu en sa forme trinitaire. Deux anges adorateurs encadrent la scène.
[5] Saint Étienne en pélerin verse l'eau du baptême sur la tête d'un vieillard debout dans une cuve.
[6] Saint Etienne (à droite) et ses parents