L’église Saint-Martin de Bergues est construite entre la deuxième moitié du IXe siècle et le début du Xe siècle par le comte de Flandres Baudouin II. Elle est remplacée à la fin du XVIe siècle par une grande et vaste hallekerque (église halle) de style gothique tardif. Pendant la seconde guerre mondiale, l’église est incendiée et sa tour est bombardée puis dynamitée par les Allemands, alors que les Alliés font le siège de la ville.
Reconstruite à la fin des années 1950, l’église conserve d'importants éléments de l’ancienne église gothique : quelques parties de l’ancienne église encore débout, notamment le chœur.
Le matériau choisi, la brique de sable de couleur jaune, s’harmonise parfaitement avec les éléments anciens et donne à l’église un aspect lumineux que l’on retrouve également à l’intérieur.
L’église Saint-Martin de Bergues abrite un vitrail représentant une charité de saint Martin. Le vitrail date des années 1950, il a été réalisé par Max Ingrand, comme l’ensemble des vitraux de l’église.
Saint Martin est représenté à cheval avec une auréole. Il porte son épée à la main droite et coupe la cape derrière le bras gauche. Le mendiant, quant à lui, est agenouillé, désigne Martin du doigt et est tout de blanc vêtu.
On peut distinguer sur la gauche un oiseau posé sur une branche et en arrière-plan, derrière la tête du cheval, les « Portes d’Amiens ».
Winnoc, né en Armorique, dans le pays de Dol, entre 640 et 650, s'expatrie pour trouver une solitude où mener une vie d'ermite avec quelques compagnons. En Flandre, lui et ses compagnons sont reçus par saint Bertin, qui les aide à bâtir un monastère à Wormhoud. Il fonda un monastère à Bergues, connu anciennement sous le nom de Winoksbergen. C'est la raison pour laquelle on le nomme Winoc de Bergues.
En 685, à la demande D'Audomar, il fonde une abbaye de bénédictins à Wormhout, sur une hauteur appelée depuis "Mont-Saint-Winnoc", et en devient 1er abbé. Il y serait décédé en 717 et enterré.
En 1024, après le ravage de l'abbaye de Wormhout par les Normands, Baudouin IV fait bâtir à Bergues une nouvelle abbaye de bénédictins. Les reliques de Saint Winoc alors présentes à Saint-Omer depuis le milieu du IXe siècle pour les protéger des Normands, sont apportées à la nouvelle abbaye de Bergues une fois le calme retrouvé.