Elle est l'une des plus anciennes églises de la ville, connue notamment pour ses œuvres picturales du xvie siècle et du xviie siècle ainsi que pour ses vitraux du 19e siècle et début 20e siècle. Elle existait vraisemblablement déjà au début du 11e siècle. Des fouilles archéologiques montrent que l'église a été bâtie sur les ruines d'un édifice gallo-romain détruit à la fin du 2e siècle ou au début du 3e siècle,
l'église a grandement souffert de la Révolution : Jusqu'à la Révolution, elle accueillait des vitraux célébrés par différents chroniqueurs de l'Ancien Régime, dû aux talents d'un des plus grands maîtres verriers : Linard Gontier (v.1566 - v.1641, à Troyes). La Révolution les a tous fait disparaitre.
dépouillée de tous ses vitraux et de tout son mobilier, elle ne retrouvera son mobilier que petit à petit durant le 19e siècle: en 1804 par une décision préfectorale les toiles de De Létin provenant d'autres églises de Troyes, sont attribuées à l'église Saint-Rémy; dans les années 1830, les autels sont reconstruits et en 1859, on pose le premier vitrail dans la chapelle absidiale, premier d'une longue série de vitraux dont le dernier sera posé en 1904.
Charles-François Champigneulle n'a livré qu'une seule verrière à Saint-Rémy, celle du transept sud, mais la plus grande et la plus impressionnante de l'édifice: le Jugement dernier. Le vitrail est composé de trois parties
- en haut, le Ciel, où le Souverain Juge, entouré de la Sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste, d'Abraham et de Moïse, appelle les élus.
- au centre le purgatoire
- au bas l'enfer,
« À la fin du monde, Jésus Christ viendra dans sa gloire pour juger tous les hommes. Les morts ressusciteront et comparaîtront devant lui pour être jugés suivant leurs bonnes ou mauvaises œuvres. Les justes jouiront du bonheur éternel, les pécheurs souffriront éternellement dans l'enfer. »
Édouard-Amédée Didron s'inspire des vitraux du 12e siècle, comme ceux des la vie du Christ, ou du 16e siècle revisité, comme ceux du chœur. Il traite ses œuvres plus comme des tableaux vivants que comme de simples verrières, mêlant des costumes, des architectures ou des faits de plusieurs époques : "La Sainte Vierge au Rosaire" et "Notre-Dame des Victoires "
Entre 1854 et 1861, Louis Germain Vincent-Larcher livre les vitraux de la chapelle absidiale où il illustre dans le style du XVe siècle, la vie de la Vierge (présentation de Jésus au Temple, fuite en Égypte, les noces de Cana, Cénacle, la mort de Marie, ...) entourant le vitrail central représentant la vie de saint Rémi et notamment le baptême de Clovis.
L'atelier de Florence, avec ses associés Lobin et Heinrich (cités en plus de Florence dans certaines œuvres) furent les plus prolifiques à la création de vitraux à Saint-Rémy: toute la nef, c'est-à-dire dix huit vitraux représentant les grands saints de la Chrétienté, le vitrail du Sacré-Cœur au transept sud ainsi que les vitraux des deux chapelles-déambulatoires et un vitrail contemporain dans le bas-côté nord.
Ils traitèrent de manière différente leurs deux grands ensembles (la nef et les chapelles-déambulatoires): les vitraux de la nef, aux visages quasi photographique, sont décorés de riches étoffes, aux couleurs vives et de détails minutieux. Quant aux vitraux des deux chapelles, traités en cartouches à la manière archaïque, afin de mieux raconter l'Histoire Sainte, nous font voyager tantôt en Terre Sainte, parfois à Rome et souvent dans un Moyen Âge "renaissancisé" et inspiré par le XIXe siècle.
[6] Un grand festin est donné pour le retour du fils prodigue.
[5] Le fils prodigue rentre chez son père qui le prend dans ses bras.
[4] Le fils prodigue garde les porcs
[3] ruiné, le fils prodigue s'engage auprès d'un habitant du pays pour garder les porcs
[2] le fils prodigue rencontre plusieurs femmes et consomme une grande partie de son héritage
[1] le père partage son bien entre ses deux fils
Moïse
[6] Dieu se révèle à Moïse sur le mont Horeb
[5] la récolte de la manne
[4] la pâque
Abraham
[3] Le sacrifice d'Isaac
[2] Abraham et Melchisédech
[1] le feu de Nemrod ?
Dans le Coran, un récit est mis en exergue : Abraham est jeté dans une fournaise. La Bible ne parle pas de ce récit. Toutefois, le monde de la Synagogue le rapporte dans ses commentaires sur la Torah.
Nemrod : "Adorons le feu".
Abraham : "En ce cas, adorons l'eau, puisqu'elle éteint le feu."
Nemrod : "Adorons l'eau".
Abraham : "En ce cas, adorons les nuages, puisqu'ils portent l'eau."
Nemrod : "Adorons les nuages."
Abraham : "En ce cas, adorons le vent, puisqu'il disperse les nuages."
Nemrod : "Adorons le vent."
Abraham : "En ce cas, adorons l'homme, puisqu'il résiste au vent."
Nemrod : "Ce que tu dis est absurde ; je ne m'incline que devant le feu. Je vais t'y précipiter. Que le Dieu devant lequel tu t'inclines vienne et t'en sauve