Élisabeth de Hongrie, née princesse royale de Hongrie, épouse du Landgrave de Thuringe, choisit volontairement de renoncer aux fastes de la cour et de partager la vie simple des pauvres. Au siècle où vécut Élisabeth, l’influence des femmes allait en augmentant. C’était l’époque des grandes abbesses mais aussi des grandes reines. Élisabeth a conquis dans cette histoire une place hors du commun, celle d’une des plus grandes saintes de l’époque. Elle a, à sa manière, lutté avec force pour l’émancipation de la femme. Elle puisait dans sa foi et dans l’amour des pauvres le courage et la confiance en sa mission de charité. Elle a affirmé, par son puissant exemple, le droit de toute femme à vivre sa vocation. Élisabeth a connu la vie des femmes de son époque, mais elle eut un regard sur le monde différent de celui de ses contemporains. Elle fut confrontée aux douloureux problèmes de la misère sociale, de la famine et des épidémies qui sévissaient alors.
Suzanne de La Messelière
« Elle porta son humble dévouement à l’égard des pauvres à un degré tel que, dans une nuit, elle porta sept fois, dans ses bras, aux lieux secrets, un enfant borgne et couvert de gale, et qu'elle lava sans répugnance ses linges salis. Elle lavait souvent une femme couverte d'une affreuse lèpre, la mettait dans son lit, essuyant ses plaies qu'elle enveloppait, lui donnait des médicaments, lui coupait les ongles, et se mettait à genoux pour délier les cordons de ses souliers ».
la légende dorée de Jacques de VoragineElle aimait à porter aux pauvres de l'argent et des provisions. Un jour qu'elle descendait par un petit sentier très rude, portant dans son manteau du pain, de la viande, des oeufs et autres mets destinés aux malheureux, elle se trouva tout à coup en face de son mari : " Voyons ce que vous portez " dit-il; et en même temps il ouvre le manteau; mais il n'y avait plus que des roses blanches et rouges, bien qu'on ne fût pas à la saison des fleurs.
Au décès de son époux, Louis IV de Thuringe, les membres de la famille héritaient des biens familiaux qui demeuraient indivis, et les revenus étaient donnés à la veuve. Mais le frère de Louis prit la régence et ne permit plus à Elisabeth de disposer librement de ses revenus. Elisabeth fut chassée de la Wartbourg, en plein hiver et passa la nuit dans une porcherie. Elle mena quelques temps une vie précaire à Eisenach avec ses suivantes et ses trois enfants. Elle tissait la laine pour subvenir à leurs besoins.
Ayant appris sa détresse, la tante maternelle d'Elisabeth, Mechtilde, abbesse du couvent des bénédictines de Kitzingen, la confia à son frère Ekbert, évêque de Bamberg, qui voulait la contraindre à se remarier.
Elle fut délivrée par le retour des croisés qui ramenaient les ossements de Louis IV de Thuringe son époux. Elisabeth séjourna quelques temps en Thuringe, puis des arrangements ayant été conclus avec ses beaux-frères, elle obtint la restitution de sa dot et l’usufruit des biens fonciers de Marbourg.
Elle fit voeu de renoncer au monde, dans la chapelle des franciscains d’Eisenach, le vendredi saint 1228 et prit, ainsi que ses servantes, l'habit gris des pénitents. Elle distribua tous ses biens aux nécessiteux et fit construire un hôpital dédié à saint François d'Assise.
Elle passa ses dernières années dans la plus profonde pauvreté et humilité, Maître Conrad de Marbourg ayant même chassé les dames de compagnie qui vivaient avec elle depuis l’enfance. Elisabeth se dévoua totalement aux pauvres et aux malades et mourut d’épuisement, à l'âge de 24 ans, dans la nuit du 16 au 17 novembre 1231.
À la demande du cardinal Hugolin, futur Grégoire IX, François d'Assise donna son manteau à Elisabeth en gage de leur lien spirituel. Sainte Elisabeth garda près d’elle ce manteau jusqu’à sa mort : elle le considérait comme son « bijou le plus précieux ».
Elisabeth de Hongrie est représentée soit en princesse et elle porte alors une couronne sur la tête et dans les mains un livre, soit en tertiaire franciscaine, avec la cordelière à trois nœuds représentant les vœux de Pauvreté, Chasteté et Obéissance.
Elle tient à la main une aumône, un broc, une corbeille de pain, de fruits et de poissons.
elle a aussi fréquemment un tablier avec des roses.
Elle est fêtée le 17 novembre.