Vers 1124, Mathieu Ier de Montmorency fonde le prieuré de Bois-Saint-Père près du château de la Chasse et la collégiale Saint-Martin à Montmorency. Il souhaite posséder dans l'enceinte même du château d'une collégiale. L'intérêt est d'avoir un lieu de culte à proximité dont il peut choisir les titulaires des prébendes, et de disposer d'une dernière demeure digne des défunts de la famille.
L'édification de la collégiale actuelle commence en 1515 sous Guillaume de Montmorency selon un plan ambitieux, dans le style gothique flamboyant.
Sous la Révolution française, le vandalisme vient à bout du mobilier et détruit tous les tombeaux, en dépit des protestations de la mairie. Seuls des éléments des gisants d'Anne de Montmorency et de sa femme Madeleine de Savoie sont sauvés de la destruction. Ils sont conservés au musée du Louvre. Sur les vitraux, toutes les armoiries sont enlevées.
La collégiale est surtout réputée pour son exceptionnelle série de quatorze vitraux de la Renaissance. Quatorze des vingt-deux vitraux datent du 16e siècle. Douze d'entre eux (chevet et chœur) ont été réalisés entre 1524 et 1545 pour le chœur et l'abside, avant que la construction de la nef n'ait commencé. Ces vitraux sont tous offerts par des membres de la famille ou par des proches des Montmorency. Les vitraux du 16e siècle sont considérés pour compter parmi les réalisations françaises les plus intéressantes de leur époque et donnent un bon aperçu du savoir-faire des meilleurs peintres verriers de leur temps. Ils constituent en même temps une galerie de portraits des membres de la maison de Montmorency et de leur entourage.
Baie 6
À gauche, l'Adoration des bergers, panneau entièrement refait au 19e siècle
Au centre et à droite, le mariage de Louise, première fille de Guillaume de Montmorency et sœur du connétable Anne, avec Gaspard Ier de Coligny en 1514. Leur fils, Gaspard II de Coligny, combattra les armées du connétable Anne lors des guerres de religion.
Baie 11 dite des Alérions
tout le décor de son registre supérieur est basé sur le principal insigne héraldique des Montmorency,
et au- dessous, l'on voit quatre femmes saintes en train de prier : Salomé, Marie-Madeleine (copies du 19e siècle), Marie mère de Jacques et sainte Marthe. Le vitrail peut être interprétée comme un manifeste des valeurs de la Renaissance artistique, affichant la concordance du beau, du bien et du vrai, mais il garde une part d'énigme et ne comporte pas de représentation du donateur.
Baie 13
Ce vitrail de 1563 est commandé par Anne de Montmorency pour commémorer l'achèvement de la collégiale.
Le registre inférieur comporte à droite une représentation du connétable, le montrant en homme âgé, alors que ses fils agenouillés au centre et à gauche sont déjà des hommes murs. Gabriel qui porte un heaume a déjà péri dans la bataille de Dreux un an auparavant.
Registre supérieur : Saint Jean-Baptiste au centre, Vierge à l'enfant à droite.
Le vitrail non numéroté de la façade occidentale est le plus original, seul à être consacré uniquement à une scène de l'histoire. Cette œuvre de Félix Gaudin exécutée d'après le dessin d'Eugène Grasset représente la bataille de Bouvines, dans laquelle Mathieu II de Montmorency se distingue et obtient le droit d'ajouter douze alérions à son blason, qui n'en comptait que quatre
Les vitraux n° 15 à 24 ont été réalisés entre 1893 et 1894 par Leprévost d'après les dessins de François-Émile Ehrmann, et sont consacrés à la postérité des Montmorency.