Saint-Gilles d’Étampes fut fondée au début du 12e siècle, près d’un nouveau marché établi par le roi Louis VI Le Gros, et servait de lien entre le vieil Étampes (Paroisse Saint-Martin) au sud et la ville forte capétienne, au pied du château royal et de l’église Notre-Dame au nord.
De la première église romane, il ne reste que la façade occidentale avec son portail en plein cintre ainsi que les piliers, les arcades et les fenêtres hautes de la nef. Elle est construite suivant un plan en croix latine et possède un chevet plat percé de grandes baies de style gothique, ornées de vitraux figuratifs des années 1960. Le clocher a été élevé au 13e siècle mais les bas côtés, les bras du transept et le chœur datent des 15e et 16e siècle. Des baies de style flamboyant sont ouvertes sur les collatéraux nord et dans des chapelles du côté sud.
en haut : le Christ en gloire, entouré des anges qui portent les instruments de sa Passion : le bâton emmanché d’une éponge de vinaigre, et la lance qui le transperça
au centre : à gauche, une Piéta, terme de la Passion et à droite, la Cène, dernier repas du Christ
En bas : la Nativité, par laquelle le Fils de Dieu s’est fait homme en la personne de Jésus-Christ, né à Bethléem, en présence de Marie et de Joseph, d’un ange et de l’âne et du bœuf.
Pierre Gaudin (1908-1973) était le fils de Jean Gaudin (1879-1954) et le petit-fils de Félix Gaudin (1851-1930) eux aussi vitraillistes et mosaïstes. Ses ateliers travaillent notamment à la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux et il réalise de 1954 à 1958 pour la cathédrale de Metz les verrières des quatre dernières fenêtres hautes.
Un tragique bombardement le 10 juin 1944 a soufflé une fausse voûte en briques et plâtre dans la nef, révélant une superbe voûte en berceau couverte de peintures sur lambris datant de la fin du 16e siècle. Six « tableaux » se succèdent : une grande croix de Malte ; Saint Louis, sous les traits d’Henri IV, roi de France à l’époque comme le souligne le fond de lys couronnées, où alternent les initiales des prénoms de ces suzerains ; saint Michel Archange, patron de la ville d’Étampes ; saint Jean-Baptiste, vêtu de peaux de bêtes ; saint Vincent diacre et martyr et saint Jean l’Évangéliste.
Premier lambris : Jean Camus de Saint-Bonnet, bailli
Une croix de malte y est cantonnée de trois croissants entrelacés au 1 et au 3 et d'une étoile à cinq branches au 2 et 4, qui sont les armes de Jean Camus de Saint-Bonnet, bailli d'Etampes à partir de 1602. Le semis alterné de fleurs de lys et d'hermines rappelle qu'il ne fait que représenter l'autorité royale.
Deuxième lambris : Etienne Poignard, élu
Le blason orné d"-'un bras brandissant un poignard, ainsi que le monogramme, EP, sont ceux d'Etienne Poignard, maire de 1583 à 1587, puis élu d'Etampes, c'est à dire officier fiscal.
Le "H" couronné est l'emblème officiel d'Henri IV, alors que le "L" est lemblème de Louis XIII.
Initialement, c'est Saint Etienne qui avait été représenté, travesti ultérieurement en saint Louis par l'ajout d'une couronne, d'un sceptre et d'une main de justice.
Troisième lambris : Louis Bourdon, marchand
Saint Michel terrasse le dragon, entre un "L" et un "M", et une cloche. Le commanditaire est un personnage important de la paroisse, sire Louis Bourdon, marchand, dont l'épouse s'appelle Marie.
Le fond du lambris est semé du monogramme "JHS", Jésus Hominum Salvator (Jésus sauveur des hommes).
Quatrième lambris : Jean Forest, marchand tonnelier
Jean-Baptiste s'accoude à une barre tendue entre deux aarbres, symbole de la prise de parole en public. Le monogramme "IF", à lire "JF3, désigne un marchand de la paroisse, sure Jean Forest, qui appellera son premier fils Jean, en 1598.
Le blason réunit une plane de charron et un outil de levage pour soulever les tonneaux.