La première pierre de l'église Notre-Dame aurait été bénie en 1163 par le pape Alexandre III, alors exilé par l’empereur Frédéric Barberousse et réfugié en France auprès du Roi Louis VII. Philippe Auguste continue l’édifice qui ne sera achevé (façade et deux dernières travées) qu’à la fin du 16e siècle.
La façade est l’œuvre de l’architecte Jean Chéreau qui édifia Saint-Jean de Joigny.Y sont gravées les dates de 1547 et de 1612. Elle comporte trois portails, bâtis en plein cintre encadré par une profonde voussure formant porche.
Long de 72 mètres et large de 19, l'édifice de style gothique relève des influences bourguignonne (notamment pour l'élévation du chœur) et champenoise. Le clocher, commencé au 13e siècle, est achevé en style flamboyant, après 1546. Il possède trois cloches et s’élève à 47 mètres.
La chapelle du Saint Sépulcre garde la célèbre mise au tombeau en pierre composée des huit personnages traditionnels. Elle provient du monastère des Prémontrés de Dilo et est attribuée à Jean Goujon (qui participa à la décoration du Louvre). Les personnages seraient du 16e siècle tandis que le Christ en bois, de plus petite taille, remonte au 14e siècle.
L'église Notre-Dame resplendit de quelques magnifiques verrières de l'époque Renaissance. Les fenêtres hautes du côté nord possèdent quatre grands vitraux à personnages du 13e siècle et qui rappellent le style inauguré à la cathédrale d'Auxerre dès le premier quart du 13e siècle.
Selon la base Palissy, l'Arbre de Jessé date du 15e siècle, mais il est donné du premier quart du 16e siècle par Jean Lafond selon le recueil du Congrès archéologique de France, 66e session, Auxerre, 1958.
Cet Arbre de Jessé a été restauré et enrichi par des panneaux venant d'une autre verrière : aux rois de juda, l'Arbre de Jessé ajoute des prophètes barbus et des sibylles campés sous des niches blanches. Au 19e siècle les visages de la plupart des rois de Juda ont été refaits, ainsi que ceux de David et de Salomon.
Le vitrail du Jugement dernier : 4e quart du 15e siècle :
Dans la partie haute, la Vierge (2) et le Christ ou saint Jean (3).
Dans la partie centrale, on y trouve saint Pierre et sa clé (4), saint Michel combattant les démons (5), l'enfer et ses supplices.
Dans la partie basse, les morts qui ressuscitent (6) (7) .
Ce vitrail est souvent attribué à Jean Cousin. La base Palissy ne l'indique toutefois pas.
Une chapelle de l'église Notre-Dame de l'Assomption est dédiée à Saint Nicolas, patron des mariniers. Elle possède une verrière mutilée, du 16e siècle, et une fresque détériorée retraçant la vie du saint évêque. Sur le mur de clôture sont sculptés les attributs des mariniers qui jadis entretenaient cette chapelle.
[1] Le jour même de sa naissance, Nicolas se tient debout dans la baignoire.
[2] La pêche miraculeuse (a verrière contient un panneau de la pêche miraculeuse (Nouveau Testament), étranger à la légende du saint)
[3] Le consul ayant fait condamner à mort trois soldats innocents, Nicolas prend leur défense.
[4] Nicolas et les trois enfants dans un saloir.
[5] Nicolas et les trois pucelles.
[6] Des marins qui essuient une tempête invoquent Saint Nicolas qui répond à leur appel. Nicolas apaise immédiatement la tempête.
Ces vitraux posés en 1901 sont des pastiches de vitraux du 13e siècle