A l'emplacement actuel de l'église se trouvait l’abbaye cistercienne de Saint-Antoine-des-Champs, fondée au 12e siècle hors les murs de Paris et occupée, dès 1795, par l’actuel hôpital Saint-Antoine ; dédiée à la Vierge et à saint Antoine, l’abbaye accueillait des femmes de l’aristocratie.
Au début du 13e siècle, le roi saint Louis fonda l’hospice pour aveugles des Quinze-Vingts dans le faubourg Saint-Honoré, puis transféré en 1780 dans la caserne désaffectée des Mousquetaires Noirs, site actuel du Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie.
La Révolution décrèta la suppression des ordres religieux : l’église de l’abbaye est alors attribuée à la toute jeune paroisse Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts. Dans les années 1790, l’abbaye est démolie et ses terrains vendus. En 1802 le Concordat rétablit le culte catholique sous l’autorité de l’État.
La chapelle de l’hôpital des Quinze-Vingts, louée à la paroisse, devient vite trop petite pour rassembler les malades, les soignants et les habitants de ce quartier de quarante mille âmes. En 1898, grâce à la générosité des fidèles, l’abbé Rivière achète le site actuel : L’architecte Lucien Roy (1850-1941) construit l’église sur les plans d’Émile Vaudremer entre 1902 et 1904.
Dans les baies hautes, un cortège de saints et de saintes, entre deux invocations, invitent à la prière d’intercession. Ils sont souvent en relation avec les populations spécifiques du quartier : saint Joseph pour les ouvriers, sainte Elisabeth de Hongrie pour les malades, sainte Jeanne de Chantal pour les veuves.
Créées par les Ateliers Champigneulle en 1911, ces verrières restent dans la tradition du vitrail du
19e siècle, familière des représentations de saints et renvoient parfois aux saints patrons des
donateurs.
Sur le chevet plat, montée dans du ciment et réalisée en 1909 sur un carton d’Henri-Marcel Magne par les Ateliers Champigneulle, la rosace figure la Trinité souffrante avec au centre, Dieu le Père qui présente son Fils crucifié, tandis que l’Esprit Saint descend vers les hommes. Le Tétramorphe et des anges entourent la scène. Au-dessous, trois vitraux géométriques des Ateliers Duchemin ont été inaugurés en 2005, pour le centenaire de l’église.