L'édifice gothique actuel a remplacé, au 13e siècle, une construction de la fin du 10e et du début du 11e siècle, dont ne subsistent maintenant que la partie occidentale de la nef (la basse œuvre) et les fondations du transept et du chœur, découverts en 1971-1973 sous le dallage du transept gothique.
En 1225 la Basse-Œuvre est endommagée par un incendie. Milon de Nanteuil, comte-évêque de Beauvais, saisit l’occasion pour entreprendre l’édification d’une nouvelle cathédrale qui surpasserait toutes les autres.
Le début des travaux de la cathédrale actuelle doit se placer vers 1225 La Haute-Œuvre est vraisemblablement bâtie d’après les plans d’un maître-maçon parisien. La partie inférieure du chœur est construite entre 1225 et 1232. Son étage inférieur comprenant les grandes arcades du vaisseau central, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes est édifié, quant à lui, de 1240 à 1250. Les parties hautes sont datées entre 1250 et 1260. Combinaison harmonieuse de verre et de pierre l’édifice, dédié à saint Pierre, est consacré en 1272. Visible à des lieux à la ronde, il atteint une hauteur de voûte jamais égalée de 48,5 m.
Les voutes du chœurs'écroulèrent partiellement en 1284, ce qui obligea à modifier les supports intérieurs en doublant leur nombre. Les réparations, achevées vers 1340, ont radicalement transformé l’aspect original du monument en réduisant, par sécurité, les larges ouvertures.
Aux 19e et 20e siècles, la conservation de l’édifice a nécessité d’importantes restaurations qui se poursuivent encore de nos jours. La restauration du soubassement, de 1850 à 1870, ainsi que les terrasses en plomb, exécutées de 1861 à 1880, qui couvrent les chapelles du chœur. Les soubassements de certains piliers sont également consolidés de 1897 à 1905. À la fin des années 1970, les tirants métalliques reliant les contreforts entre eux sont supprimés. Ils sont néanmoins réinstallés lorsqu’en 1982 la violence des vents déstabilise les arcs-boutants. Enfin en 1993 des étaiements en bois sont installés dans le transept afin de prévenir d’éventuels mouvements de maçonneries.
Parmi les œuvres d'art les plus remarquables qu'abrite la cathédrale, on doit signaler les vitraux du 13e siècle (chapelle rayonnante centrale et fenêtres hautes du chevet), ceux du 14e et du 16e siècle (Déposition de Croix, par Enguerand Leprince, 1522, dans le transept), et l'horloge astronomique due à l'ingénieur Auguste Lucien Vérité (1806-1887).
œuvre attribuée au sculpteur Nicolas Le Prince et au peintre Nicolas Nitard.
[A] Sur la prédelle, sont représentés les apôtres entourant le Christ pour la Cène, tandis que sous les dais architecturés, de style gothique flamboyant, se succèdent les scènes de la Passion avec (de gauche à droite) : [1] l'arrestation du Christ, [2] Pierre s'interpose et coupe l'oreille d'un soldat romain, [4] la flagellation, [3] la dérision, [5] la montée au Calvaire, [7] la descente de croix, [8] la mise au tombeau, [9] la descente aux limbes et [10] la résurrection. Une représentation de [6] la crucifixion, sous laquelle est placée [11] la dormition de la Vierge, culmine dans la partie centrale du retable. Les bords de la caisse sont quant à eux décorés d'ornements végétaux.
Manquent les personnages formant le premier plan de la résurrection.
Le Jugement dernier de la rose dans le bras nord du transept est une création de Max Ingrand. Dans l’oculus central, le Christ juge, en dessous, les damnés sont au milieu des flammes, au-dessus les anges avec des trompettes et les justes.
la galerie intermédiaire, située sous la rose, est une réalisation de Nicolas et de Jean Le Prince. Les Sibylles qui y sont représentées rappellant l’iconographie des portes.
La verrière située en-dessous, détruite en 1940 puis refaite en 1958, est également une création de Max Ingrand. Elle présente une série de Vierges folles et de Vierges sages.
Les verrières de la façade sud du transept datent de 1551 et sont de Nicolas Le Prince.
La rose décrit des scènes de l’Ancien Testament, avec Dieu le Père au centre. Elle est partiellement masquée par les étaiements en bois qui renforcent l'édifice.
Au centre se trouve Dieu Créateur.
Autour de lui dans un premier cercle, les astres, les vents, les animaux marins les animaux terrestres, les végétaux et les oiseaux.
Dans un deuxième cercle se trouvent les anges, Adam et Eve, Noé, Babel, le sacrifice d'Abraham, la bénédiction de Jacob, Joseph descendu dans le puits, le Buisson ardent et la Manne.
le registre intermédiaire est consacré aux prophètes : David, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée, Amos, Michée, Zacharie, Malachie
et le registre inférieur représentent des saints.
« La Fontaine de vie » (1981), par Claude Courageux. La purification de l'homme, de la femme et de leur descendance se fait par l'eau de la terre et le feu du ciel.
à gauche, martyr de saint Vincent, vitrail de la fin du 13e siècle.
au centre, vitraux du 14e siècle représentant saint Jean à gauche et la crucifixion à droite.
et la rose du couronnement de la Vierge dans la fenêtre supérieure.
à droite, vie de saint Pierre, vitrail de la fin du 13e siècle.
Les vitraux datent du 13e siècle, à l'exception des deux roses latérales (baies 1 et 3).
rose du haut : Saint Pierre (?)
Cette fenêtre raconte l'histoire d'un (ou deux) saint(s) évêque(s) dont l'identification est discutée.
Il s'agit peut-être de saint Constantin, évêque de Beauvais, qui reçut sainte Angadrème comme abesse, au 7e siècle.
(Un roi à cheval vient lui rendre visite, peut-être Clovis III ou Childebert III, et non Saint Martin comme on pourrait le penser.)
La plupart des scènes relatent des activités et des devoirs épiscopaux.
rose du haut : la crucifixion
lancette de gauche : arbre de Jessé
[25] Christ
[22] [23] [24] la Vierge Marie
[19] Prophète [20] Roi [21] Prophète
[16] Prophète [17] Roi [18] Prophète
[13] Prophète [14] Roi [15] Prophète
[10] Prophète [11] Roi [12] Prophète
[7] Prophète [8] Roi [9] Prophète
[4] Prophète [5] Roi [6] Prophète
[2] Jessé
lancette de droite : vie de la Vierge
[15] la chute des idoles
[13] [14] la fuite en Egypte
[12] le massacre des innocents
[10] la circoncision, [11] la présentation au temple
[9] l'annonce aux bergers
[7] [8] l'adoration des mages
[6] les mages devant Hérode
[4] la nativité, [5] la visitation
[3] l'annonciation
[1] [2] donateurs
rose du haut : Théophile en train de signer son pacte avec le Diable
[18] l'âme de Théophile monte au ciel
[17] encensement par les anges
[16] l'évêque prononce un sermon
[15] mort de Théophile
[14] l'évêque inflige une pénitence à Théophile
[13] Théophile donne le pacte rompu à son évêque
[12] la Vierge Marie rompt le pacte
[11] la Vierge Marie apparait à Théophile
[10] Théophile entre dans une église pour se repentir
[9] Théophile prie devant une statue de la Vierge
[8] Théophile reçoit un poisson
[7] Théophile construit une église
[6] Théophile fait l'aumône aux pauvres
[5] Théophile signe un pacte avec le diable
[4] Théophile remet de l'argent à Salatin
[3] Salatin s'entretient avec Théophile
[2] Théophile est tenté par le diable
[1] Théophile est chassé de sa charge d'économe
Engrand Leprince maître-verrier (mort en 1531), fait partie d'un atelier beauvaisien actif entre 1491 et 1555. Trois générations de peintres verriers Leprince se succédèrent ainsi tout au long du 16e siècle : Lorin en 1491, puis Jean (1496-1538) et Engrand (1522 à 1531), et enfin Nicolas (1527-1551) et Pierre Le Prince (1530-1561)
La virtosité picturale d'Engrand Leprince est caractérisée par l'emploi du jaune d'argent, qui en fait l'un des meilleurs artistes verriers du 15e siècle.
Louis de Roncherolles et Françoise d'Halluin.
Louis de Roncherolles II est né en 1472 et décédé en 1538, était conseiller et chambellan du roi, gouverneur de Péronne, Roye et Montdidier.
Françoise d'Halluin, née en 1492 et décédée vers 1523, épousa Louis de Roncherolles en 1504.
[1] crucifixion
[2] piéta
[3] Saint Hubert
[4] Saint Christophe
[5] Saint Louis
[6] Louis de Roncherolles
[7] Saint François d'Assise
[8] Françoise d'Halluin
Dans le tympan se trouve un Couronnement de la Vierge