Remaniée au cours des siècles, l'église Saint Gervais Saint Protais offre une grande variété de styles : un chœur gothique rayonnant du 13e siècle, une nef gothique flamboyante et une façade renaissance édifiée au 16e siècle.
Édifiée à la fin du 11e siècle, l'église Saint-Gervais Saint-Protais est un des jalons de l'architecture religieuse de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance en France. Elle fut reconstruite en 1124 après un incendie, avec des proportions et des enrichissements qui lui donnent des allures de cathédrale.
Le chevet est élevé selon le modèle de la Cathédrale de Chartres, particulièrement courant à l'époque en Ile-de-France. Il est constitué de trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes percées d'oculi.
Au 16e siècle, l'ancien chœur gothique va être profondément transformé. Un déambulatoire est créé afin de pouvoir circuler autour des reliques et nombreuses chapelles sont édifiées. Du côté nord, la chapelle de l'Assomption est agrandie. Cette chapelle a été fortement restaurée au 19e siècle. Une fois le transept reconstruit vers 1515, les travaux de la nef débutent. Elle sera terminée en 1547.
Cet arbre de Jessé a été réalisé entre 1585 et 1591 par le sculpteur de Beauvais Pierre du Fresnoy, sur un dessin de Louis Poisson, de Gisors.
Dans cette œuvre, les deux prophètes qui encadrent habituellement Jessé allongé sont remplacés par deux Sibylles. La Sibylle de Samos est à gauche, facilement identifiée par son berceau, tandis que la sybille Cimmériennene ne tient pas le biberon, mais une corne d'abondance, par une dérive du motif iconographique mal interprété.
La confrérie des cordonniers de Gisors disposait dès 1483-1484 d'un autel dans la collégiale, mais profita de la reconstruction pour disposer d'une chapelle dédiée à leurs patrons Crépin et Crépinien : elle fut achevée en 1530 par la pose d'un vitrail de la vie des saints patrons.
La baie de la Vie de saint Claude avait été peinte par Engrand le Prince, maître-verrier de Beauvais. Les cordonniers firent appel à son fils Nicolas pour réaliser leur verrière.
[1] Crépin et Crépinien distribuant leurs biens aux pauvres.
à gauche, Crépinien vêtu de chausses rouges, d'un pourpoint jaune et d'un bonnet rouge, tend un tissu à un pauvre agenouillé devant lui.
Crépin au centre, devant la porte des remparts de la ville, vêtu d'une cape rouge et d'un pourpoint doré, de chausses et d'un bonnet violet, puise dans une bourse une pièce qu'il tend à deux pauvres
[2] Saint Denis envoie saints Crépin et Crépinien prêcher à Soissons
[3] À Soissons, Crépin et Crépinien exercent le métier de cordonnier et enseignent la foi chrétienne
[4] Le diable, jaloux, parle en songe à un usurier et lui suggère de dénoncer l'action des saints
[5] Le préfet Rictiovaire ordonne l'arrestation des deux saints
[6] Flagellation de Saint Crépin et Saint Crépinien en présence de Rictiovaire
[7] Saint Crépin et Saint Crépinien sont pendus à des gibets où des bourreaux leurs arrachent des lanières de peau
[8] Les alènes enfoncées sous les ongles des saints se retournent, telles des flèches, contre les bourreaux qui meurent à leurs pieds
[9] Saint Crépin et Saint Crépinien sont jetés dans l'Aisne, une meule au cou
[10] Saint Crépin et Saint Crépinien sont jetés dans une chaudière d'eau bouillante, dont le contenu vient frapper les tortionnaires (Rictiovaire, sceptre en main, tombe à la renverse)
[11] Un soldat raconte les prodiges dont il a été témoin à Maximien.
[12] [13] Décollation de Saint Crépin et Saint Crépinien
Vitrail offert par les tanneurs en 1526 : œuvre d'Engrand Le Prince
[1] Naissance de Claude, vers 607 au château de Bracon, près de Salins dont son père était gouverneur
[2] à gauche un calvaire (crucifixion avec Jean et Marie), et le blason des tanneurs de Gisors. À droite, le blason des tanneurs présenté par un ange.
[3] le baptême de Saint Claude (l'archevêque et la famille Claudia assistent au baptême)
[4] Saint Claude maîtrise précocement les Écritures
[5] Saint Claude évêque et patron des tanneurs.
St CLAUDE évêque et patron des tanneurs,
TU PROTEGES AVEC LE CUIR SOLIDE
LE GISORSIEN toujours RESTE LUCIDE
CONTRE LA BISE ET CONTRE les malheurs
...
Au tympan
[1] au centre, Pierre marchant sur les eaux (Mt. 14:22-33)
[2] La pêche miraculeuse. Jésus est dans une nef à deux mâts et écarte les mains, tandis que trois pêcheurs dans une barque sortent de l'eau des filets remplis de poissons
[3] le Christ ressuscité : Jésus se tient sur la berge et il tient la croix et l'étendard de sa victoire sur la mort (Jn 21. 1-7)
[4] Sainte Clotilde
[5] Vierge à l'enfant
[6] Geneviève Le Pelletier et sa fille présentées par sainte Geneviève. Sainte Geneviève tient un cierge de sa main gauche surlequel souffle un diable pour l'éteindre.
[7] Pierre Le Pelletier et ses trois fils présentés par saint Pierre. À l'arrière-plan, Moïse tenant les tables de la loi et un calvaire devant un autel
panneau du milieu du 16e siècle, contemporain de la baie 10
COME EN LAN 1634 AYANT PRIS FIN UNE PESTE HORRIBLE MRE ROBERT DENYAU
CURE DE CEANS ET LES BOURGEOIS DE GISORS REMERCIENT NOSTRE DAME EN SON EGLISE DE LIESSE.
"Comment en l'an 1634, ayant pris fin une horrible peste, messire Robert Denyau curé de céans et les bourgeois de Gisors remercient Notre-Dame en son église de Liesse."