C'est l'abbaye Saint-Pierre de Montiéramey, propriétaire de la cité de Chaource depuis 880, qui finança la construction de cet édifice dès la fin du XIIe siècle, sous le règne du comte Thibaut IV de Champagne. Comme le veut la coutume, elle finance le chœur, les paroissiens ayant la charge de construire les chapelles et les autres parties de l'édifice qui ne verront le jour qu'au XVIe siècle, à la suite de l'épidémie de peste noire et de la guerre de Cent Ans.
Remplaçant sans doute une antique chapelle, l’église, dédiée à saint Jean-Baptiste depuis le XIVe siècle, comporte deux parties bien distinctes : le choeur du XIIIe siècle qui a une structure du type « halle » et la nef du XVIe au vaisseau central beaucoup plus élevé que les bas-côtés.
Les vitraux qui ont suivi la reconstruction de la nef ont beaucoup souffert, de phénomènes naturels, de vandalisme, mais aussi des bombardements de juin 1940. L’iconographie illustre les thèmes du Jugement dernier et de l’Apocalypse (d’après les gravures de Dürer) ainsi que celui de la Passion du Christ. Le culte des saints est concentré sur la vie de saint Sébastien, patron du donateur Sébastien David et de Saint Georges.
Eglise St Jean-Baptiste - Chaource 10 - Mise au tombeau, œuvre du Maître de Chaource, réalisée en 1515
Le Christ est étendu au-dessus du sarcophage sur le linceul tenu à gauche par Joseph d’Arimathie et à droite par Nicodème. Le premier porte un turban, le second un chapeau de pèlerin, une grosse bourse à la ceinture. La Vierge se tient à la hauteur de la tête du Christ, saint Jean juste derrière elle, la soutenant discrètement. Les trois saintes femmes, Marie-Salomé, Marie-Madeleine et Marie-Cléophas, viennent ensuite côte à côte, légèrement en retrait.
Le regard de Jean, par-dessus l’épaule de la Vierge, semble dans le vide, projetant ses pensées dans l’avenir et la lourde tâche qu’il va devoir accomplir. Marie-Madeleine est au centre des trois saintes femmes, un peu en avant des deux autres ; elle tient le vase aux parfums avec lequel elle devait embaumer le corps du Christ. A droite, Marie-Cléophas porte la couronne d’épines qui vient d’être retirée de la tête du Christ.
Dans la partie supérieure le Christ, entouré d'anges annonce le Jugement Dernier au son de la trompette. Dans la partie en dessous Le Paradis, avec les élus sortant de terre et louant Dieu et dans la partie inférieure L'Enfer avec les damnés souffrant les tourments liés à ces lieux.
[1] Le Christ revient juger les ressuscités.
[2] [3] [4] des anges font sonner les trompettes de la résurrection.
[5] [6] la cour céleste.
[7] [8] [9] les élus sont accueillis par des anges.
[10] un ange et un diable se disputent les âmes des ressuscités.
[11] [12] [13] [14] Les damnés descendent en enfer.
Apocalypse selon saint Jean.
Les 4 cavaliers offrent beaucoup de similitudes avec des dessins gravés de Dürer. Le vitrail présente un dessin d'une grande finesse, avec une pluie d'étoiles. Les armoiries du donateur, Sébastien David, figurent en haut de ce vitrail : « de sinople à croix d'argent » et celle de son épouse : Bertrande Le Tartrier : « De gueules au chef d'or, accompagné d'un besant d'or ».
La partie inférieure de ce vitrail ayant été très endommagée, n'a pu être reconstituée.
Cette verrière de 1536 présente la vie de saint Sébastien. La partie basse présentent les images des donateurs et leurs enfants.