La vie de Paul repose sur les lettres qu'il a écrites aux premières communautés chrétiennes, et sur les Actes des Apôtres de Luc, dont la deuxième partie est presque tout entière consacrée à la vie missionnaire de Paul.
Selon les écrits de Paul lui-même, on peut savoir qu'il est issu d'une famille juive de la tribu de Benjamin :
« moi, un circoncis du huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu, fils d'Hébreux ... [Ph 3,5] »
« Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Que non pas ! En effet, moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. [Rm 11,1] »
et « Sont-ils Hébreux ? Moi aussi. Sont-ils Israélites ? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham ? Moi aussi. [2Co 11,22] »
Selon Luc, Paul vient de Tarse en Cilicie, dans la partie méridionale de l'actuelle Turquie :
« Je suis Juif, reprit Paul, citoyen de Tarse, ville de Cilicie qui n'est pas sans renom. [Ac 21,39] »
Avant sa conversion, Saul était un pharisien qui persécutait de manière violente ceux qui suivaient Jésus. Dans sa lettre aux Galates, il écrit : « Vous avez certes entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme, de la persécution effrénée que je menais contre l'Église de Dieu et des ravages que je lui causais » (Ga 1, 13-14).
C'est dans les actes des apôtres que la conversion de Paul est le plus largement explicitée :
« Je faisais route et j'approchais de Damas, quand tout à coup, vers midi, une grande lumière venue du ciel m'enveloppa de son éclat.
Je tombai sur le sol et j'entendis une voix qui me disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ».
Je répondis : « Qui es-tu, Seigneur ? ».
Il me dit alors : « Je suis Jésus le Nazaréen, que tu persécutes ». Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait.
Je repris : « Que dois-je faire, Seigneur ? ».
Le Seigneur me dit : « Relève-toi. Va à Damas. Là on te dira tout ce qu'il t'est prescrit de faire ». Mais comme je n'y voyais plus à cause de l'éclat de cette lumière, c'est conduit par la main de mes compagnons que j'arrivai à Damas. » (Ac 22, 6-11).
Ananie (Hananiah en hébreu, ou Ananias en grec) est un saint de l'Église catholique. Son nom hébraïque, Hananiah signifie «Grâce de Jah» «Grâce de Dieu» (Habimana). Dans le Nouveau Testament, Ananie impose les mains à Saul de Tarse, qui retrouve alors la vue : « Les écailles tombèrent de ses yeux. »
entre 45 et 49, Paul embarque à Séleucie avec Barnabé pour l'île de Chypre. À Salamine de Chypre, tous deux commencent à prêcher dans les synagogues ; à Paphos Paul combat un faux prophète juif et magicien, Bar Jesus ou Elymas, et convertit le proconsul de l'île, Sergius Paulus. De là, ils passent en Asie Mineure, à Perge de Pamphylie, à Antioche de Pisidie, et à Iconium.
Il prêche dans les synagogues, mais il a plus de succès auprès des païens, et à Lystres, en Lycaonie, après avoir guéri un impotent, les prêtres de Zeus veulent lui offrir des sacrifices comme à un dieu. Mais tout ne va pas toujours aussi bien, et, dans cette même ville de Lystres, les Juifs accourus lapident Paul et le laissent pour mort.
Dans les voyages de Paul, les difficultés ne manquèrent pas. Il rappelle lui-même avoir connu :
« la fatigue... la prison... les coups... le danger de mort... : trois fois j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage... ; souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant des juifs, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères. J’ai connu la fatigue et la peine, souvent les nuits sans sommeil, la faim et la soif, les journées sans manger, le froid et le manque de vêtements, sans compter tout le reste : ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises ».
Sans se décourager, Paul et Barnabé traversent la Pisidie et la Pamphylie et vont à Attalia s'embarquer pour Antioche.
Commence alors le deuxième voyage de Paul, accompagné non plus de Barnabé, mais de Silas. Ils passent par la Cilicie, Derbé et Lystres, où Paul s'adjoint Timothée. De là, ils traversent la Phrygie, la Galatie, la Mysie et parviennent à Troas, d'où ils s'embarquent pour Samothrace et Philippes, en Macédoine. À Philippes, Silas et Paul sont battus de verges par les magistrats municipaux ; à Thessalonique, les Juifs suscitent contre eux une émeute. Ils passent à Bérée, d'où Paul gagne la mer afin de s'embarquer pour Athènes. Là il prêche sur l'Agora, et des philosophes épicuriens et stoïciens le conduisent devant l'Aréopage, où il tient un discours qui choque les auditeurs : il obtient cependant quelques conversions.
Lors de son voyage à Philippe, une colonie romaine du district de Macédoine, Paul se rend au bord d’une rivière le jour du sabbat pour y prier. L’absence de synagogue dans la ville a probablement motivé cette décision. Il parla à un groupe de femmes qui s’y trouvaient :
L’une d’elles, nommée Lydie, était une marchande de pourpre originaire de la ville de Thyatire qui adorait déjà Dieu. Elle était tout oreilles ; car le Seigneur avait ouvert son cœur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. Lorsqu’elle eut reçu le baptême, elle et sa maison, elle nous invita en ces termes : « Puisque vous estimez que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. » Et elle nous a forcés d’accepter. (Ac 16,14-15).
Pour son troisième voyage, Paul s'adjoint les services de Tite, un jeune païen converti. Ils parcourent les territoires des Galates et la Phrygie, puis séjournent deux ans à Éphèse. Là, les orfèvres, qui vivaient de la vente aux pèlerins d'objets de piété dédiés à Artémis, suscitent une émeute dans la crainte de voir leur commerce décliner. Paul et Tite doivent quitter la ville. Ils se rendent en Macédoine, parcourent les îles de l'Égée, rentrent à Césarée et reviennent à Jérusalem, où les Juifs soulèvent une émeute à leur encontre. Paul est retienu captif deux ans. Les Juifs ne cessent de réclamer la mort de Paul. Finalement, le procurateur romain Festus accepte d'envoyer à Rome son prisonnier qui en appelle à César.
À Rome, Paul continue de prêcher auprès des Juifs et des gentils. Il demeure deux ans ainsi, sans qu'il passe en jugement.
Libéré, Paul se serait rendu en Espagne, puis serait revenu en Orient, à Éphèse, en Macédoine et en Grèce.
Après la persécution de Néron, il aurait été arrêté. Ramené à Rome et tenu cette fois dans une dure captivité, il aurait eu un long procès avant d'être décapité sur la voie d'Ostie, vers 67.
À Antioche (au cours de la première mission de Paul) s'engage une querelle avec les judaïsants, qui veulent qu'on impose aux gentils (les non juifs) nouvellement convertis les rites judaïques. Paul tient tête aux judaïsants et reproche à Pierre sa pusillanimité.
Afin de régler la question, une assemblée se tient à Jérusalem vers l'an 50. Au cours de ce premier « concile », suite à l'intervention de Pierre et de Jacques, on décide de ne pas imposer les observances mosaïques aux convertis non juifs.
« Un seul jour est consacré à la fête des deux apôtres. Mais eux aussi ne faisaient qu'un. Bien qu'ils aient subi le martyre en des jours différents, ils ne faisaient qu'un. Pierre précéda, Paul suivit. » (Saint Augustin).
Les attributs de Paul sont l'épée, instrument de son supplice, la lettre (ou le livre) de ses écrits et la chute du cheval lors de sa conversion. Il est fréquemment représenté aux côtés de Saint Pierre.
Paul est fêté le 29 juin.