Zacharie, le père de Jean-Baptiste, était au temps d'hérode le Grand un prêtre qui devait à tour de rôle, une semaine durant, faire le service du temple. Sa mère, Elisabeth, était descendante d'Aaron, le frère de Moïse. Tous deux étaient justes et irréprochables, mais n'avaient pas d'enfants, Elisabeth étant stérile et avancée en âge.
Zacharie, au moment où il officie, est troublé. L'ange Gabriel lui dit « soit sans crainte, car ta supplication est exaucée. Ta femme Elisabeth enfantera d'un fils et tu l'appelleras Jean. Il ne boira ni vin ni boisson forte, il sera rempli de l'esprit saint et il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur » : L'ange prédit à cet enfant une destinée extrardinaire, celle d'un prophète digne d'Elie
Et l'ange ajoute à l'attention de Zacharie qui a douté :« Tu vas être réduit au silence jusqu'au jour où ces choses arriveront ».
Au sixième mois de la grossesse d'Elisabeth, l'ange Gabriel annonce à Marie, une parente d'Elisabeth, qu'elle aussi aura un enfant.
Marie se rend alors chez Elisabeth, elle entre dans la maison de Zacharie et salue Elisabeth. Lorsque celle ci entend la salutation de sa parente
« l'enfant bondit dans son sein ». Elle demeura avec Elisabeth durant trois mois avant de retourner chez elle, à Nazareth, en Galilée.
Au huitième jour après sa naissance, l'enfant doit être circoncis. On fait des signes à Zacharie qui ne parlait pas pour savoir comment il comptait appeler son fils : « Jean est son nom » écrit il sur une tablette. Il retrouve alors l'usage de la parole. Il remercie le Seigneur, et déclare à l'adresse de son fils : « ... tu marcheras par devant sous le regard du Seigneur pour préparer ses routes ... »
Jean et Jésus naissent à l'époque où, sur ordre d'Hérode, les enfants de moins de deux ans étaient systématiquement massacrés.
Alors Marie prit l'enfant, l'emmaillota et le cacha dans une mangeoire. De son côté, Elisabeth emporta Jean et le cacha dans la montagne.
Ainsi Jean vivait il au milieu des bêtes sauvages, en se nourissant de sauterelles et de miel.
Cliquez sur les images pour les agrandir.
Je suis la voix de celui qui crie dans le désert (Jn 1, 23)
Au désert, sous un soleil ardent, Jean se met à l'épreuve, expérimente ses limites. Détaché de tout, il se voue à la contemplation. D'après Matthieu et Marc, il avait un vêtement fait de poils de chameau et un pagne de peau autour de ses reins, et se nourissait de sauterelles et de miel sauvage.
C'est dans la quinzième année du gouvernement de Tibère, à l'époque où Ponce Pilate était gouverneur de Judée, soit autour des années 28-29 de notre ère, que commence véritablement le ministère de Jean.
Selon l'historien Flavius Josèphe qui lui consacre une brêve notice dans ses antiquités juives, Jean était un homme de bien qui incitait les juifs à être justes les uns envers les autres. Il est décrit comme un grand orateur qui attire les foules.
Pour Luc, c'est la parole de Dieu que répend le précurseur. Jean est la voix, tout comme le Christ est la Parole, le Verbe. Il prêche dans toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de conversion.
A l'époque où Jean-Baptiste commence son minitère, les ablutions sont une pratique familière aux juifs, comme à toutes les religions d'orient. Depuis les origines, l'eau possède une valeur purificatrice et régénératrice.
A ceux qui l'interrogent sur son identité, Jean répond, citant Isaïe, qu'il est « la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur ».
" Celui qui vient derrière moi, le voilà passé devant moi, parce qu'avant moi il était ".
(Jn 1, 15)
Le martyre de Jean-Baptiste compte parmi les épisodes les plus saisissants du nouveau testament. Jean-Baptiste est arrêté et emprisonné par Hérode auquel il reproche d'avoir épousé Hériodade, l'épouse de son frère.
Dans les évangiles, Marc raconte les évènements : « En effet, c'est Hérode qui a envoyé arrêter Jean et le fait enchainer en prison, à cause d'Hériodade la femme de Philippe son frère qu'il avait épousée, ce qui fait scandale. Car jean disait à Hérode : « il ne t'est pas permis d'épouser la femme de ton frère ». Quant à Hériodade elle était acharnée contre lui et voulait le tuer, mais elle ne le pouvait pas, car Hérode craignait Jean, sachant que c'était un homme juste et saint, il l'écoutait et le protégeait.
L'historien Flavius Josèphe insiste sur le fait que le tétrarque Hérode Antipas emprisonna Jean-Baptiste parcequ'il craignait que sa faculté de persuader entraine des troubles.
A l'occasion de son anniversaire, Hérode organise un banquet pour les grands de sa cour. C'est alors que Salomé, la fille d'Hériodade, fait son apparition et se met à danser.
D'après Marc (Mc 6, 26-28), la danse plut à Hérode qui fait le serment d'offrir à Salomé tout ce qu'elle demandera. Elle se tourne alors vers sa mère, et elle demande à Hérode de lui offrir sur un plat la tête de Jean-le-Baptiste
Hérode finit par céder et envoya un garde en lui demandant d'apporter la tête de Jean. Le garde le décapita dans sa prison, puis il apporta la tête sur un plat, et la donna à Salomé qui le remit à sa mère.
Salomé garda la tête du précurseur auprès d'elle et l'enterra au palais de Jérusalem. Elle fut exhumée au IVe siècle par des fidèles qui la transportèrent sur le Bosphore. En 391, l'empereur Théodose la transporta à Constantinople. Elle aurait été découverte lors de la quatrième croisade par le chanoine Vallon de Sarton qui la remit à l'évèque d'Amiens.
Selon la tradition musulmane, la tête de Jean-Baptiste (Yahyâ ibn Zakariya) serait conservée à Damas, en Syrie, dans la grande mosquée de la ville, la mosquée des Omeyyades, située à l'endroit même où se trouvait l'ancienne cathédrale St Jean-Baptiste édifiée en 379 par l'empereur Théodose. Cette présence d'un tombeau dans la salle de prière d'une mosquée est un cas unique : les chrétiens du quartier Est de la vieille ville de Damas viennent s'y recueillir.
Jean-Baptiste est fêté le 24 juin, jour de sa naissance, contrairement à la règle qui veut que les saints soient fêtés à la date anniversaire de leur mort.
Cette date correspond au solstice d'été, quand les jours commencent à diminuer, tandis que la naissance de Jésus, célébrée le 25 décembre, correspond au solstice d'hiver, quand les jours deviennent plus long :
« il faut que lui grandisse et que moi je décroisse ».
Tout comme Jésus (Issa), Jean-Baptiste (Yahya) occupe une place importante dans le Coran où son nom revient cinq fois. il est avec Marie (Maryam) le seul personnage de l'entourage de Jésus à être nommément désigné.
La sourate 19 (sourate de Maryam) réunit Zacharie, Jean, Marie, Jésus, mais aussi Abraham, Moïse, Ismaël, Idris et Noé.
L'annonce de la naissance de Yahya y est assez proche de celle relatée dans les évangiles : Zachariya invoque Dieu pour lui accorder une excellente descendance d'une épouse stérile car d'un âge très avancé.
Yahia est décrit comme un noble du désert, un chaste qui sait dominer ses désirs, un prophète parmi les justes. Il craint Dieu, est respectueux envers ses parents, n'est ni violent, ni rebelle. Il n'aime pas le jeu, vit en ascète et se nourit d'herbes et de feuilles d'arbres. Il a le don des larmes et estime que seuls ceux qui pleurent par crainte de Dieu peuvent surmonter l'obstacle qui sépare le feu du paradis.
Jean-Baptiste est généralement représenté vêtu de peaux de bêtes. Ses attributs sont l'agneau, car c'est lui qui prononça « voici l'agneau de Dieu » lorsqu'il vit Jésus. Il est aussi représenté avec un bâton de pèlerin souvent remplacé par la croix avec un phylactère.