Margherita, fille unique d'Antonio Manchini et d'Amata Ferri, naquit en mai 1381 dans le hameau de Cascia, en Ombrie, à 150 km environ au nord de Rome. Les époux pratiquent fidèlement les vertus évangéliques, en particulier ce sont des artisans de paix - on les a surnommés porte-paix - car ils s'efforcent, et le plus souvent avec succès, de régler à l'amiable les différends entre leurs voisins.
Rita pouvait avoir à peine un an. Ses parents étaient partis travailler aux champs et l'avaient emmenée avec eux, couchée à l'ombre dans une corbeille d'osier. Un paysan, qui venait de se blesser avec sa faucille, se hâte de rentrer chez lui pour se soigner. Passant devant la petite fille, il est tout surpris de voir un essaim d'abeilles voleter au-dessus d'elle; les insectes entrent même dans sa bouche, mais ne lui font aucun mal. La petite Rita se contente de sourire. Cependant il approche sa main blessée pour chasser les abeilles et, comme il la retire, il constate qu'elle est parfaitement guérie.
Les parents de Rita avaient arrangé son mariage avec un jeune homme riche et noble du pays, Paolo Mancini.
Mais Rita est loin d'être enchantée, car ce projet signifie qu'elle doit renoncer à la vie religieuse et, en outre, Paolo a la réputation d'être brutal, buveur et jouisseur.
Elle dut l'épouser en 1399 et fut mère de jumeaux.
Un soir d'hiver en 1412, alors que la tempête gronde au dehors, un voisin vient prévenir Rita que Paolo est tombé dans une embuscade. Quand elle arrive à son chevet, il a rendu le dernier soupir, mais le voisin témoin de ses derniers moments l'assure
que ses dernières paroles ont été un mot de pardon pour ses agresseurs et une prière adressée à Dieu.
Rita continua de se consacrer à ses enfants, lesquels étaient décidés à venger la mort de leur père. Elle tenta de les en dissuader et pria pour qu'ils renoncent à leurs desseins.
Ses deux fils moururent finalement de causes naturelles, emportés par une épidémie de peste, après avoir imploré le pardon de leur mère.
En 1420, se retrouvant seule, Rita voulut entrer chez les religieuses augustines au monastère Sainte Marie-Madeleine de Cascia. Elle fut éconduite une première fois, car les constitutions de l'ordre interdisaient d'accueillir les veuves.
De plus la famille de son mari et celle de son assassin ne s'étant pas réconciliées, le monastère avait peur de représailles. Rita insista, et fut finalement admise à une condition : elle devait réconcilier sa famille et les meurtriers de son mari.
Quand les deux clans s'accordèrent mutuellement le pardon devant l'évêque de Cascia, elle fut autorisée à entrer au monastère où elle resta jusqu'à sa mort.
Le Vendredi saint, un franciscain célèbre prêche à la paroisse. Comme il commente avec un réalisme saisissant les douleurs de la Passion du Christ, Rita supplie le Seigneur qu'au moins une des épines de Sa couronne vienne blesser son front...
et soudain une des épines du grand crucifix vient se ficher en plein milieu de son front. La douleur est si vive que Rita s'évanouit.
Le lendemain matin, la plaie s'est agrandie et émet une odeur repoussante. La plaie ne se guérissant pas et l'odeur restant toujours aussi désagréable, l'abbesse la relègue dans une cellule au fond d'un couloir.
En 1457, Rita est épuisée par une vie de souffrances et de pénitences. A sa demande, une cousine trouve une rose splendide et délicieusement parfumée qu'elle cueille et apporte à Rita. Une bouture de ce rosier a été plantée dans le jardin du monastère et, depuis cinq siècles, l'arbuste vit toujours.
Rita est habituellement représentée en habit de religieuse, avec une plaie incurable au front. Elle est parfois accompagnée d'abeilles et d'une ruche.
Des milliers de personnes aujourd'hui adressent leur prière à Sainte Rita, comme à une femme qui a vécu des situations de grande détresse et qui a su les surmonter dans la foi et l’espérance.
Rita est fêtée le 22 mai.