Monique, née en 332 à Souk Ahras, alors dans l'Empire romain et actuelle Algérie et décédée en 387 à Ostie, Italie, est une chrétienne d'origine berbère.
Augustin d'Hippone, son fils, lui a rendu un vibrant hommage dans ses Confessions, ouvrage qui reste la principale source d'information à son sujet.
Monique épousa un païen nommé Patricius : elle endura les travers de ce mari volage, supportant les soupçons de sa belle-mère et les ragots des domestiques.
Restée veuve, Monique prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : " Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse! ". Dieu, en effet, la récompensa même au- delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Lorsqu'Augustin quitta Carthage pour Rome, puis pour Milan, Monique le suivit et fut présente lors de sa conversion.
Sur le retour du chemin à Tagaste, et avant de s'embarquer pour l'Afrique, elle mourut à Ostie, en 937.
La vision d'Ostie est rapportée au livre IX des Confessions. Arrivés à Ostie, la mère et le fils partagent une expérience d'extase, au cours de laquelle ils sont remontés, dans un élan d'amour divin et le temps d'un soupir, jusqu'aux sources de l'Être.
Augustin et Monique sont accoudés à une fenêtre donnant sur le jardin de la maison, dans la douceur de l'intimité retrouvée. Ils se demandent, « en présence de la Vérité », à quoi peut ressembler « la vie éternelle des saints ». Au moment où ils en concluent qu'aucun plaisir terrestre n'est comparable au bonheur céleste, « un mouvement plus ardent » porte leurs « esprits » vers « l'Être lui-même ». Traversant les degrés qui relient le monde corporel au monde spirituel, ils parviennent alors à la sphère de l'éternité, « là où la vie est la Sagesse ». Ils effleurent celle-ci, puis retombent et reprennent leur conversation. Cette extase fugace leur a fait entrevoir ce qu'implique la vie éternelle : le silence absolu, la parole de Dieu en direct et la vision exclusive de la Sagesse.
Au Livre V de ses Confessions, Saint Augustin, parlant de la mort de sa mère, s’exprime ainsi :
« Nous ne pensâmes pas qu’il fût convenable de célébrer ses funérailles par des plaintes, des pleurs et des gémissements, parce que ce n’était point dans la peine qu’elle mourait, et qu’elle ne mourait pas non plus tout entière. C’était en conséquence de sa vie innocente et de sa foi sincère que nous avions raisonnablement cette pensée.
Ensuite, j’étais ramené insensiblement à ma première douleur au sujet de cette servante du Seigneur ; je me rappelais sa dévotion envers Dieu, envers nous sa piété, sa tendresse, ses bons avis, dont je me trouvais tout à coup privé ; et ce fut pour moi un amer plaisir de pleurer sur elle et pour elle.
Si quelqu’un venait à trouver blâmable que, durant quelques instants, j’eusse pleuré ma mère..., ma mère que j’avais vue morte devant mes yeux !… elle qui pendant tant d’années, m’avait tant pleuré pour que je fusse vivant devant les siens !... qu’il ne se rie pas de moi ; mais que plutôt, s’il a quelque charité, il pleure aussi pour mes péchés devant Toi, Seigneur, Qui es le Père de tous les frères de Ton Christ Jésus ! »
Monique est habituellement représentée avec l'habit des moniales augustines : parmi ses attributs, on trouve le livre de la règle de cet ordre et le crucifix.
Monique est fêtée le 27 août (le 4 mai pour les églises d'orient).