Christophe dérive des mots grecs Khristos (Christ) et phorein (porter), « celui qui porte le Christ », en référence à un géant nommé Réprouvé qui aurait aidé l'enfant Jésus à traverser une rivière.
On ne sait historiquement rien de certain sur sa vie à part le fait de son martyre sous Dèce (248-251) en Lycie.
Réprouvé était un Chananéen d'une stature imposante. Il voulut se mettre au service du plus grand prince du monde et se présenta donc à un roi très puissant. Un jour, un jongleur évoqua le diable devant le roi très chrétien, qui se signa aussitôt. Réprouvé, fort étonné, demanda au roi le sens de ce geste. Celui-ci avoua, après bien des hésitations, sa peur devant le diable. Réprouvé quitta donc le roi pour trouver le diable qu'il jugeait plus puissant.
Il rencontra alors le Diable qui lui dit : « Je suis celui que tu cherches ». Marchant ensemble, il fut étonné de voir le diable s’enfuir devant une croix. Réprouvé lui demanda la raison de sa peur. Le diable lui avoua craindre la croix.
À ces mots, Réprouvé le quitta et partit à la recherche du Christ pour se mettre à son service.
Il rencontra enfin un ermite qui lui dit : « Tu iras te poster auprès de la rivière et tu aideras les gens à la traverser ».
Un jour il entendit la voix d’un enfant qui lui demandait de lui faire traverser la rivière. Il sortit mais ne vit personne. Rentré chez lui, il entendit une nouvelle fois l’appel de l’enfant mais ne trouva personne. Ce n’est qu’au troisième appel que le géant vit l'enfant qui attendait sur la berge. Il le prit sur ses épaules et commença la traversée.
Mais, à mesure qu’ils progressaient, l’enfant devenait de plus en plus lourd et la rivière plus menaçante, si bien qu’il eut le plus grand mal à rejoindre la berge opposée.
Une fois l’enfant déposé, il lui dit : « Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourd à porter. »
Une fois l’enfant déposé, il lui dit : « Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourd à porter. »
L'enfant lui répondit : « Ne t'en étonne pas, Christophe, tu n'as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre, et le matin tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits ».
Christophe partit alors pour Samoa, en Lycie où, ne comprenant pas la langue, il tomba en prières afin que Dieu l’éclaire. Il partit à la rencontre des chrétiens qui essayaient de convertir la population.
Un des juges de la ville y trouva l’occasion de le frapper au visage. Il ficha son bâton dans le sol avec l’espoir d’un nouveau miracle ... qui eut lieu en effet : ainsi huit mille hommes devinrent croyants. Le roi de la région, exaspéré, envoya des soldats pour l’arrêter. Mais, sitôt qu’ils le virent en prière, ils hésitèrent. Le roi envoya à nouveau deux cents autres hommes qui à leur tour prièrent avec Christophe. Les ayant convertis, il accepta de les suivre chez le roi. Le roi eut grand peur en le voyant mais lui demanda son nom.
Le roi lui proposa un marché : soit il le sacrifiait à ses dieux, soit le roi le suppliciait. Christophe refusa et fut jeté en prison. Le roi y envoya deux prostituées – Nicée et Aquilinie. Christophe en prière ne céda pas à leurs caresses et lorsqu’elles virent son visage éclatant demandèrent à être converties.
Le roi entra dans une grande colère et leur ordonna de sacrifier. Elles acceptèrent à la condition que les places soient nettoyées et que tous les habitants soient au temple. Quand il fut fait ainsi et devant chacun, elles dénouèrent leur ceinture, les passèrent au cou des idoles et les firent tomber. Sur ordre du roi, elles furent suppliciées avant qu’il ne s’en prenne à Christophe lui-même qui résista à toutes les tortures.
Le roi finit par le faire attacher à un arbre et lança quatre cents flèches sur lui qui toutes restèrent suspendues sauf une qui, suite aux injures du roi lancées à Christophe, se détourna et vint se planter dans son œil. Christophe lui dit : « C’est demain que je serai sacrifié. Tu prendras mon sang et tu en feras de la boue. Tu poseras cette boue sur ton œil qui guérira ». Christophe fut ainsi décapité. Le roi suivit ses conseils et appliqua la boue qui aussitôt guérit son œil. Alors le roi crut et porta un édit qui interdisait à quiconque de blasphémer le nom de Dieu et de celui de son serviteur, Christophe.
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Dans la tradition du christianisme oriental attestée dès le Ve siècle, Christophe est représenté tel un homme à tête de chien avec à la main un crucifix.
La tradition du christianisme occidental est plus récente. C'est seulement au XIIe siècle que remontent les plus anciennes représentations de Christophe portant le Christ sur ses épaules pour lui faire traverser une rivière.
Christophe est désigné comme protecteur de tous ceux qui utilisent des moyens de transport.